Le président de la République a eu droit à une visite privée du musée technologique de Huawei, samedi. |
Connectivité numérique, électrification rurale et équité sont les mots-clés des projets faisant l’objet d’un protocole d’accord entre le gouvernement et Huawei.
Développement et digitalisation vont de pair. Il s’agit d’une conviction affirmée par Andry Rajoelina, président de la République, lors de sa visite au siège de l’entreprise Huawei, à Beijing, samedi. Une visite qui s’est conclue par la signature de deux protocoles d’accord entre le gouvernement et la société de technologie numérique chinoise.
De prime abord, les deux projets ayant fait l’objet de ces protocoles d’accord font écho à la conviction affirmée par le chef de l’État. Le premier est un projet qui fait d’une pierre, deux coups. Il prévoit l’électrification et l’accès à la connectivité internet du monde rural, qui est baptisé initiative « Digital rural plus ». Le second projet qui, vraisemblablement, est complémentaire à celui précité, vise à développer l’éducation à distance, l’inclusion et l’équité dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Ceci, également par la connectivité Internet des écoles et la fourniture d’équipements numériques.
« Ce moment marque une étape cruciale ouvrant des perspectives pour le développement technologique et économique de notre pays », déclare le chef de l’État, en ajoutant, « dans plusieurs domaines, Huawei peut et doit accompagner Madagascar pour atteindre l’émergence dans l’économie numérique, principalement dans le secteur des nouvelles technologies et l’électrification rurale, ainsi que dans l’amélioration de la couverture nationale des zones rurales grâce à votre projet ».
À entendre le président de la République, Huawei n’est pas à son coup d’essai, s’agissant de projet d’électrification à Madagascar. Selon le locataire d’Iavoloha, il a fourni des équipements au projet d’investissement étatique de 50 mégawatts, pour l’installation de parcs solaires dans une cinquantaine de districts. Toutefois, c’est surtout dans le domaine du digital et des nouvelles technologies que l’entreprise chinoise est connue.
Hausse du PIB
« C’est justement en apportant la lumière pour chaque famille, pour chaque foyer et dans tous les districts qu’on peut éclairer tout Madagascar, et qu’on peut accélérer le développement. En effet, le développement et la digitalisation vont de pair », affirme alors le président Rajoelina. « Le renforcement du réseau national de fibre optique [favorisant ainsi l’inclusion numérique du monde rural] et la création d’un cloud national», seraient aussi compris dans les protocoles d’accord signés samedi, à Beijing. Le but est, en partie, de « poser les bases d’une gouvernance digitale plus performante ».
Dans sa prise de parole au siège de Huawei, Andry Rajoelina a surtout mis l’accent sur la portée sociale des projets signés, samedi. « Grâce à cette initiative qui s’appelle “Digitales rurales plus”, nous serons en mesure de déployer des systèmes d’éducation à distance offrant ainsi à chaque enfant malgache une chance d’accéder à un renseignement de qualité où qu’il soit. Ce projet va, non seulement, renforcer notre système éducatif, mais aussi transformer des vies en ouvrant de nouvelles opportunités pour nos jeunes et en assurant un avenir meilleur pour notre nation », soutient-il alors.
Outre l’enseignement à distance, le numérique permet aussi l’accès instantané aux ressources didactiques et bibliographiques pour les écoliers, les étudiants, les enseignants et les chercheurs. De meilleures formations permettent d’avoir des acteurs plus qualifiés et plus performants sur le monde du travail. Un argument de poids vis-à-vis des investisseurs. La familiarisation avec le numérique dès le plus jeune âge élargit les perspectives de carrière dans le domaine du digital.
En plus des impacts sociaux, il a été indiqué durant la visite du siège de Huawei, samedi, que l’inclusion numérique aurait également des effets positifs sur le plan économique. Ainsi, les deux projets concernés par les protocoles d’accord signés samedi, peuvent entraîner « une hausse de 4,2% du PIB national [Produit intérieur brut] ».
Garry Fabrice Ranaivoson