Un atelier a été organisé pour lancer le projet Arche. |
Face à la recrudescence des chocs climatiques et leur intensification, le secteur des huiles essentielles s’adapte. Un projet soutenant l’adaptation et la résilience face à ce phénomène vient d’être lancé.
Les producteurs et exportateurs d’huiles essentielles seront épaulés pour faire face aux chocs climatiques. Une enveloppe de près de deux millions de dollars a été allouée au projet
« Adaptation et résilience au changement climatique dans le secteur des huiles essentielles» (ARCHE). Un acronyme qui porte bien son nom, en raison des difficultés subies par les opérateurs du secteur. Il s’agit ici d’un projet piloté par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), en partenariat avec le BNCCREDD+ du ministère de l’Environnement.
Selon les initiateurs du projet, notamment, le groupement des exportateurs d’huiles essentielles, les cultivateurs et agriculteurs sont en proie aux affres du changement climatique, comme les périodes de cyclones ou encore le manque de pluies accentués. Cela varie en fonction des régions. Selon le GEHEM, ce projet a pour but de « Renforcer la résilience des producteurs et des entreprises face au changement climatique», indiquent ces professionnels de la filière. Face à la récurrence de ces chocs, des mesures s’imposent.
Baisse drastique
Lors d’un atelier organisé à l’hôtel Ibis, Ankorondrano, au cours de la semaine passée, il a été évoqué que « Les effets du changement climatique deviennent plus fréquents et plus intenses. C’est le cas de la sécheresse et des inondations qui ont particulièrement touché Madagascar. Les aléas climatiques affectent tous les secteurs d’activités, y compris celui des huiles essentielles », confie un spécialiste de la question lors de cet atelier. Les réalités sur le terrain parlent également d’elles-mêmes. Les populations touchées par les cyclones et la sécheresse lancinante dans différentes régions de l’île en témoignent. Des agriculteurs, depuis deux décennies, font face à une baisse drastique de leur production. Ils sont toutefois épaulés tant bien que mal par les contribuables pour résilier face aux chocs climatiques.
Le secteur des huiles essentielles cherche sa voie vers son expansion, ainsi que vers une contribution plus efficace à l’économie du pays. C’est un secteur d’avenir sur lequel le pays peut s’appuyer. Mais les investissements destinés à l’adaptation ne suivent pas. C’est ce qu’indique en tout cas la représentante résidente de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, Vola Rakotondrazafy. « Un déficit important a été observé en matière d’investissement dans l’adaptation », a-t-elle indiqué. C’est là tout l’enjeu. « Stimuler le rôle du secteur privé pour qu’il investisse davantage dans tout ce qui touche à l’adaptation et à la résilience face aux chocs, afin de combler le gap peu à peu», a-t-elle ajouté.
Selon le GEHEM, le projet ARCHE, mis en œuvre conjointement par l’Onudi, le Fonds pour l’environnement mondial, avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable, vise à garantir la durabilité de la filière. L’enjeu est aussi de soutenir les communautés locales, fournissant les matières premières. « Grâce à cette initiative, on peut bâtir une filière plus durable, capable de s’adapter aux aléas climatiques et de garantir une meilleure sécurité économique pour les trente quatre mille bénéficiaires visés par ce projet, dont 50% de femmes», souligne le Groupement.
Itamara Randriamamonjy