PÉNURIE - Les camions-citernes à eau à multiplier

Des bonbonnes ont été installées à Anjanahary pour résoudre le problème d’eau dans ce quartier .

Des bonbonnes sont installées dans les quartiers touchés par les problèmes d’eau à Tana. Leur ravitaillement n’est pas régulier.

Les quartiers en hauteur et ceux au bout des réseaux de la Jirama à Antananarivo se plaignent d’une grande pénurie d’eau. À Anjanahary, les clients de la Jirama parlent d’un mois de coupure d’eau. À Ankadikely, les robinets sont à sec depuis six jours. D’autres quartiers n’ont pas vu d’eau sortir de leur robinet depuis deux semaines. 

La Jirama a installé des bonbonnes dans ces quartiers classés zones rouges pour assurer la continuité de l’approvisionnement en eau. Mais la grande majorité de ces grosses bouteilles sont vides. Elles ne sont pas ravitaillées régulièrement. Les citernes sont en nombre insuffisant, selon le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, ce week-end. « Nous ne disposons que de trois camions-citernes pour remplir les cent cinquante à cent soixante bonbonnes dans tout le Grand Tana », informe une source. La situation pourrait encore s’aggraver dans ces zones rouges si l’un de ces camions tombait en panne, en cette période sèche, où le besoin en eau augmente. « Il nous faut au moins quatre camions de plus pour approvisionner régulièrement ces bonbonnes », ajoute cette source.

Cette pénurie d’eau a provoqué un tollé général du côté d’Anjanahary, vendredi soir. Ses habitants sont sortis dans la rue pour manifester leur mécontentement. Réactif, le ministère de l’Eau s’est rendu sur place, samedi, pour apporter des bonbonnes et une citerne. 

Opérationnel

D’autres mesures ont été prises, notamment la réorganisation du calendrier et des priorités de ravitaillement. Si le nombre de camions-citernes n’est pas suffisant, ces solutions seront vaines. Des quartiers seront toujours lésés, car les zones rouges sont très vastes.

Ces bonbonnes ne sont qu’une solution d’urgence, selon le directeur de cabinet, Irinah Ramboarisoa. «Des mesures pour améliorer l’approvisionnement en eau à moyen terme sont déjà en cours de mise en œuvre », explique-t-elle. Le réservoir d’Ambohidempona serait opérationnel d’ici la fin de l’année, après l’installation de tuyaux entre Mandroseza et ce réservoir, pour desservir les quartiers autour d’Ankatso, d’Ampandrianomby jusqu’à Anjanahary.

Il faudra encore attendre la concrétisation du projet Jirama Water III et du projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable (PAAEP) qui visent à augmenter la production et à améliorer davantage l’alimentation en eau dans le Grand Tana. « Le fond du problème de Tana, c’est l’insuffisance de la production par rapport à la demande. Nous ne produisons que 200 000 m³ d’eau, alors que le besoin s’élève à 300 000 m³ », indique la source. Tana devrait encore « patienter un ou deux ans pour voir le résultat de ces projets ». En attendant, l’approvisionnement en eau se fera en tour d’eau, comme le délestage tournant, et en bonbonnes, pendant les périodes critiques.

Miangaly Ralitera

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