Les candidats à la mairie d’Antananarivo auront du pain sur la planche. |
La bataille s’annonce assez équilibrée dans la course à la mairie d’Antananarivo. Contrairement aux précédentes élections municipales, aucun favori n’émerge de manière claire.
La partie peut commencer. Les sept listes de candidats inscrits à la course à la mairie d’Antananarivo ont toutes obtenu un certificat d’enregistrement de leur candidature. La joute électorale pour la conquête de la magistrature de la capitale est donc lancée.
Sur le papier, la partie s’annonce équilibrée. À première vue, aucun candidat ne se démarque. L’opinion publique paraît hésitante, voire dubitative. Même les candidats alignés par les deux mastodontes que sont la coalition au pouvoir (Irmar) et la plateforme d’opposition Firaisankina n’ont pas suscité l’engouement attendu.
Au-delà des inconditionnels de ces deux entités politiques, l’accueil des candidatures de Harilala Ramanantsoa, Présidente de la délégation spéciale (PDS) d’Antananarivo, et de Tojo Ravalomanana, fils de l’ancien président Marc Ravalomanana, est mitigé. Visiblement, l’étiquette de “fils de” de Tojo Ravalomanana ne fait pas l’unanimité. Par ailleurs, il n’a pas d’expériences avérées en politique ni dans la conduite des affaires politiques et publiques. Bien qu’elle ait été conseillère municipale de 2016 à 2019, Harilala Ramanantsoa est également relativement novice en politique. Le mois qu’elle a passé aux manettes de la capitale est visiblement trop court pour jauger ce dont la PDS est capable, même si ses décisions audacieuses pour mettre de l’ordre dans les marchés sont applaudies.
Décisive
Le candidat Ndriana Razanamasy est aussi un nouveau venu dans l’arène politique. S’il jouit également d’un cachet paternel, en tant que fils de feu Guy Willy Razanamasy, ancien maire d’Antananarivo, cela ne lui garantit pas de transformer l’essai.
Ayant fait leur entrée sur la scène politique depuis peu, avec des succès différents, les candidats O’Gascar Fenosoa Mandrindrarivony et Tahina Razafinjoelina misent sur la note «vent nouveau» pour se démarquer. Un ticket que d’autres candidats peuvent également revendiquer. Par ailleurs, les élections nationales et locales de ces dernières années indiquent que les entités politiques ayant de solides structures ont souvent surclassé les nouveaux venus.
Cependant, le fait d’avoir du vécu politique peut, a contrario, être un handicap pour les candidats comme Roindefo Monja. Il est probable que l’ancien Premier ministre sorte une fois de plus la carte du fils d’un ancien leader de la lutte pour l’indépendance, à savoir feu Monja
Jaona, qui était aussi député d’Antananarivo. Le candidat Joseph Martin Randriamampionona pourrait, quant à lui, faire valoir son statut de “self-made man”. Il est certain qu’il en faudra plus, cependant, pour remporter la mise.
Les sept candidats en lice pour la conquête de la capitale ont toutefois une chose en commun : ils se sont montrés tardivement. Ils devront donc mouiller le maillot pour convaincre les électeurs de voter pour eux, même ceux de leur propre famille politique. En toute vraisemblance, la campagne électorale sera décisive.
Garry Fabrice Ranaivoson