Des membres du gouvernement lors de l’ouverture de la Foire Internationale de l’Agriculture. |
La sixième édition de la Foire Internationale de l’Agriculture a ouvert ses portes hier. Cette année, les acteurs du secteur agricole se concentrent davantage sur l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Il était une foire. La Foire Internationale de l’Agriculture a ouvert ses portes hier à Tanjombato. Elle se poursuivra jusqu’à dimanche prochain. Pour l’édition 2024, les organisateurs ont mis le paquet, en rassemblant pas moins de trois cents exposants pour présenter les dernières innovations dans le secteur agricole, que ce soit en matière d’intrants ou de produits. Un accent particulier a été placé sur la transformation agricole. C’est un des nouveaux défis du pays, du moins pour la décennie à venir. Une politique, toute aussi audacieuse que nécessaire, si ce n’est impérative. Les enjeux sont énormes. Les organisateurs, ainsi que les professionnels du secteur en sont conscients.
Laélia Monloup, directrice de Forello Expo, l’a souligné dans son discours. « Nous sommes désormais dépendants des ressources qui s’épuisent et nous devons constamment lutter contre de nouvelles crises sanitaires et climatiques plus fréquentes. L’agriculture, l’élevage et la pêche sont les piliers de notre évolution et ces secteurs doivent maintenant plus que jamais faire l’objet de réflexion et d’adaptation pour la survie de notre espèce », affirme celle qui dirige le centre d’exposition qui organise cet événement.
Changement
Les défis ont en effet changé, la transformation agricole figure comme la seule porte de sortie à ce problème. « Notre objectif, en tant qu’organisateur de l’événement, est de soutenir la croissance des entreprises qui contribuent elles-mêmes à l’industrialisation et à la transformation économique et agricole de notre pays », confirme la directrice de Hazovato Forello. Cette année, les expositions regroupent des groupes de professionnels impliqués totalement dans le développement du secteur agricole, qui représente 27% du PIB de la Grande île. Ils sont disposés sur 12 000 mètres carrés d’espace éco-responsable. La circulation est aérée, malgré l’affluence de nombreux visiteurs attendue tout au long des journées de la foire.
Les fournisseurs d’intrants, conscients de cette réalité, importent désormais des tracteurs avec un rapport qualité-prix « acceptable » qui sont disponibles chez les concessionnaires. Toutefois, les agriculteurs ne supportent pas encore le coût de ces machines. L’État a alors opté pour des stratégies moins brutales, en commençant par l’initiation à des techniques agricoles durables. Cela a été expliqué avec dextérité par les représentants du gouvernement présents sur les lieux à l’occasion de la cérémonie d’ouverture. Le ministre de l’Agriculture a expliqué que la coopération entre les secteurs public et privé était l’un des moyens pour concrétiser le développement agricole.
L’augmentation des rendements rizicoles figure parmi les défis de la décennie : « Nous essayons d’augmenter le rendement rizicole, notamment en augmentant les surfaces cultivées et en mettant en place et en multipliant les usines de production d’engrais, tout en misant sur la qualité des semences », concède François Sergio Hajarison, ministre de l’Agriculture. Son département co-organise la foire avec Hazovato Forello.
Itamara Randriamamonjy