COMMUNALES - La majorité à la recherche de bons candidats

Les élections communales se tiendront le 11 décembre.


La période de dépôt des dossiers de candidature pour les communales s’ouvre le 5 septembre. Jusqu’ici, le mystère reste entier sur les candidats du pouvoir dans les grandes villes, notamment à Antananarivo.  

Qui portera le dossard du pouvoir? Cette question reste sans réponse jusqu’à l’heure pour les candidats aux élections communales et municipales.  

La période de dépôt des dossiers de candidature aux communales s’ouvre le 5 septembre. Les seuls candidats annoncés jusqu’ici sont soit des indépendants, soit des personnalités de l’opposition. La candidature annoncée la plus retentissante étant celle de Marc Ravalomanana, ancien président de la République, qui compte s’aligner aux municipales à Antananarivo. Les élections du 11 décembre sont, justement, pressenties comme un nouveau duel entre les candidats des tenants du pouvoir et ceux de l’opposition, notamment ceux de la plateforme Firaisankina.  

Toujours dans les rangs de l’opposition, Roland Ratsiraka, récemment élu député sous la bannière de la plateforme d’opposition Kolektifan’ny Malagasy, a annoncé sa candidature aux municipales à Toamasina, hier. Toutefois, des candidats indépendants comme Rinah Rakotomanga, ancienne directrice de la communication de la présidence de la République, et Herivelona Ramanantsoa, ancienne figure du parti de l’Avant-garde pour la rénovation de Madagascar (Arema), veulent tenter leur chance à Antananarivo. Pareillement pour Patrick Raharimanana, politicien réputé d’opposition qui compte se présenter sous une couleur indépendante aux municipales à Mahajanga.  

Jusqu’ici pourtant, si des figures de l’opposition et indépendantes tombent les masques, ceux du pouvoir se font attendre. Les sources contactées pour des bribes d’information essaient de noyer le poisson. S’agissant d’élections de proximité, le choix des candidats à aligner sera crucial. La question qui se fait insistante concerne celui qui portera l’étendard du pouvoir pour la conquête de la magistrature de la capitale. Certains observateurs s’avancent à dire que Harilala Ramanantsoa, récemment nommée Présidente de la délégation spéciale (PDS) d’Antananarivo, pourrait être la candidate du pouvoir.

À l’allure où vont les choses, cependant, rien n’est certain sur une éventuelle candidature de la nouvelle Boss de la ville des mille. Sa nomination est visiblement trop récente pour ensuite s’aligner à la course à la mairie de la capitale.

Enjeux  

Selon la loi relative aux ressources des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) et les modalités d’élection, “les membres des conseils municipaux ou communaux et maires et leurs adjoints, qui se portent candidats aux élections communales, sont déclarés démissionnaires d’office aussitôt que leur candidature aura été affirmée recevable par l’Organe de vérification et d’enregistrement des candidatures (Ovec)”. Une disposition qui s’applique aux PDS.  

La mission confiée à Harilala Ramanantsoa, nouvellement nommée à la tête de la capitale le 27 août, est de redresser la ville des mille. Elle s’est justement engagée à “une reprise en main de la ville d’Antananarivo, par une administration efficiente et réactive”. La période de dépôt des dossiers de candidature dure quinze jours. La publication de la liste officielle des candidats retenus sera le 22 septembre. Un mois à la tête d’Antananarivo ne permet pas de redresser la situation. D’autant plus qu’elle a un programme ambitieux pour sa mandature à la présidence de la délégation spéciale de la capitale.  

Une candidature de Harilala Ramanantsoa pour la magistrature d’Antananarivo n’est toutefois pas à écarter. Ce ne sera pas une première puisqu’elle a déjà été en lice aux municipales de 2015. Elle n’a cependant pas été élue. Celle qui a gagné la course en 2015 est Lalao Ravalomanana, épouse de Marc Ravalomanana. L’ancienne édile de la capitale avait surfé sur la popularité de son époux et l’appui indéfectible des militants du parti “Tiako i Madagasikara” (TIM), dont son époux est le président national.  

Les municipales dans les grandes villes revêtent toujours des enjeux politiques importants. Une défaite dans les grandes villes sera considérée comme un revers cinglant pour les tenants du pouvoir. En face, une victoire sera un acquis politique majeur pour l’opposition. Il pourra s’en servir comme socle à faire valoir dans les joutes politiques et électorales à venir. Surtout que le quinquennat du président de la République n’en est qu’à ses débuts. Pour les tenants du pouvoir, il s’agit aussi de reconquérir les grandes villes après les résultats poussifs des législatives.  

Lors des législatives, les candidats du pouvoir sont arrivés à la seconde place dans la plupart des grandes villes, surtout les chefs-lieux de province. La seule exception est la circonscription de Fianarantsoa, où la liste présentée par le pouvoir a gagné les deux sièges de député à pouvoir. Le choix des candidats explique, en partie, ces déconvenues. L’opposition veut, de plus, confirmer ses performances lors des législatives. Et ainsi, démontrer que le pouvoir est en perte de vitesse dans les grandes villes.  

Pour le pouvoir, ces communales peuvent aussi être une occasion de porter l’estocade à des figures de l’opposition. Après deux tentatives ratées à la présidentielle, une défaite aux municipales à Antananarivo pourrait signer la fin de la carrière politique de Marc Ravalomanana. Étant donné tous ces enjeux, une erreur de casting ne sera plus permise pour les prochaines communales. Ce qui pourrait expliquer la cogitation.

Garry Fabrice Ranaivoson

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