Des amulettes utilisées par les kidnappeurs. |
Ayant été soumis à l’autorité des ravisseurs, pendant une longue période, des habitants d’Anjozorobe ont fini par dévoiler leurs tactiques et zones d’opération.
Témoignages. Se sentant délivrés des cycles de violence semés par les kidnappeurs à travers leur district, des habitants d’Anjozorobe, contactés hier, ont dénoncé le modus operandi de ces meurtriers.
Selon eux, les ravisseurs ont leur repaire dans une zone carrée formée par Belavabary, situé dans la commune d’Ambatomanoina, par Antanimbary, par le couloir inextricable d’Ambatofotsy qui se trouve non loin du village incendié d’Ambohitriniandriana, et par Firarazana à Ankazobe.
« C’est toujours là-bas qu’ils vont. Si vous voyez une maison ou un petit groupement de foyers dans les vallées, vous devriez savoir que leurs habitants travaillent comme agents de renseignements des kidnappeurs. Parfois, ce sont des femmes, voire des grand-mères, qui y vivent. Et elles sont leurs complices», explique un membre du fokonolona.
Rassuré
« Il n’y a pas très longtemps, notre village a été attaqué. Auparavant, les assaillants ont envoyé une femme qui faisait du porte-à-porte pour vendre des bananes. Sa mission était de surveiller et de s’assurer qu’aucun gendarme n’y était. En même temps, elle a répandu diverses amulettes à travers notre village », ajoute une autre source civile.
La présence militaire massive a rassuré les gens d’Anjozorobe. Des troupes, composées de soldats, de gendarmes et de policiers, y sont en pleine opération baptisée « Harato 2 » depuis novembre 2023. Elles ont été renforcées depuis que les cinq derniers otages ont été abattus dans la commune de Marotsipoy.
« Quand il n’y avait pas encore des hommes des Forces de défense et de sécurité (FDS), nous n’osions pas sortir loin de chez nous. Nous risquions de nous faire enlever dehors. Aujourd’hui, nous sommes protégés », reconnait un père de famille.
La confiance entre le fokonolona et les FDS est maintenant renouée. « Les raisons pour lesquelles nous n’avons rien dit, même si nous connaissons les criminels, étaient qu’ils ont menacé de nous tuer. Puis, nous n’avions pas confiance en la gendarmerie non plus, car les personnes déférées au parquet sont toujours rentrées au village et se sont vengées. Mais tout a changé », assènent les mêmes interlocuteurs.
Cinq nouveaux suspects identifiés
La gendarmerie qui enquête sur le récent rapt et meurtre de cinq jeunes hommes à Marotsipoy, a publié des avis de recherche de cinq nouveaux suspects, identifiés comme étant Émile Andriambolasoa, Richard Rafalimanana, René Madison, Fenomanana Randriamanantenasoa et Bruno Rakotoarimanana. La tête de ces criminels présumés est mise à prix.
Gustave Mparany