TOURISME DE LUXE - Le secteur hôtelier fait bouger les lignes

Pour accueillir plus de visiteurs dans les prochaines années, la Grande île a besoin de plus d’établissements de luxe.

La clientèle et les nouveaux touristes sont de plus en plus exigeants, niveau qualité. Le secteur hôtelier doit suivre la tendance, dans une dynamique où le pays compte miser sur le tourisme de luxe, pour en faire un secteur phare pour les prochaines années.

Comment le secteur hôtelier fait-il face aux exigences de la clientèle ? Elle est de plus en plus jeune, aisée et surtout connectée. Une opportunité de visibilité pour les établissements hôteliers, mais il existe un revers à chaque médaille. Un besoin d’infrastructures et de compétences se fait ressentir, avec une nouvelle dynamique. Dans sa politique, l’État entend développer le tourisme de luxe. Cela rime avec l’hôtellerie. 

« Pour accueillir un maximum de visiteurs, il y a un besoin de vingt mille chambres supplémentaires à Madagascar. Nous essayons vraiment de faire en sorte que ce soient des établissements hôteliers haut de gamme, afin d’absorber la demande croissante du marché, et répondre ainsi aux exigences de celui-ci », a annoncé la ministre du Tourisme, Viviane Dewa, mardi, lors du vol inaugural d’Emirates, à Ivato. La membre du gouvernement a ainsi expliqué que le secteur, pour suivre cette tendance, a besoin d’investissements substantiels afin de soutenir le tourisme. 

D’après les responsables et les professionnels de l’hôtellerie, le secteur fait face actuellement à un tournant majeur. L’arrivée d’Emirates illustre parfaitement cette situation.

Problèmes

 La clientèle émiratie est connue pour ses exigences en termes de confort, mais aussi en termes d’affaires. « Nous avons besoin d’hôtels aux normes internationales, actuellement », confirme la ministre du Tourisme. Le luxe et le faste qui vont avec ces établissements, cependant, ne seront rien sans infrastructures publiques adéquates. Les opérateurs ont maintes fois évoqué les problèmes au niveau de la sécurité, l’état des routes, mais aussi par rapport à la densité du réseau aérien domestique.

Il y a aussi un autre point essentiel dans le développement de l’hôtellerie de luxe. Il s’agit de savoir si les compétences des opérateurs et des fournisseurs du secteur sont adéquates pour ce nouveau marché. « Le point principal, c’est de pouvoir s’adapter immédiatement à la demande et de toucher ces nouveaux marchés. Depuis déjà deux ans, après la période Covid, on a commencé à former les professionnels au marketing digital. Nous les avons formés sur la manière de toucher ces marchés et ce que la clientèle attend, ou encore, comment discuter avec ses clients », affirme Johann Pless, Président du Conseil d’Administration de la Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar.

 Le secteur hôtelier bénéficie d’ailleurs d’un soutien du Fonds Malgache de Formation Professionnelle et de l’Agence Française de Développement. Il s’agit d’un financement de 600 millions d’ariary. Un fonds pour soutenir la transformation du secteur, par un plan de formation. Elle est dispensée gratuitement à six cent vingt professionnels du secteur hôtelier, particuliers, grands établissements ou encore dans le secteur informel. Le but étant de « redéfinir les standards de l’hôtellerie à Madagascar ».

 Itamara Randriamamonjy

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