Le nouveau gouvernement compte vingt-neuf membres. |
Le nouveau cabinet du Premier ministre Christian Ntsay a été présenté hier au palais d’Iavoloha. Composé de vingt-sept ministres et de deux secrétaires d’État, dont douze femmes, les membres du gouvernement ont prêté serment après leur nomination.
De l’action immédiate et des résultats. C’est ce que Andry Rajoelina, président de la République, demande aux membres du nouveau gouvernement. À cet effet, les deux chefs de l’Exécutif ont fait le choix de conjuguer la continuité avec du sang neuf.
La nouvelle équipe dirigée par Christian Ntsay, Premier ministre, est ainsi composée de vingt-neuf membres, dont vingt-sept ministres et deux secrétaires d’État auprès de la présidence de la République. De prime abord, le choix de miser sur la technicité, assaisonnée d’une légère note politique est assumé. Une technicité qui semble avoir été mise en avant dans le choix des nouveaux venus au sein de la Team Ntsay.
Le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, par exemple, vient du secteur privé. Agronome de formation, il est à la tête d’une industrie agro-alimentaire. Deux atouts qui plaident en sa faveur face au double objectif de l’industrialisation et la quête de l’autosuffisance alimentaire. Même critère de sélection, visiblement, pour le nouveau ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène.
Ingénieur hydraulicien, le nouveau ministre de l’Eau est aussi consultant international en matière d’assainissement et d’hygiène. Il lui faudra déployer toutes ses compétences et expériences pour relever les défis auxquels il aura à faire face. Directrice de l’École de droit et de science politique à l’université de Mahajanga avant sa nomination, la nouvelle ministre
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique devra aussi retrousser ses manches pour soigner, une bonne fois pour toute, les maux qui gangrènent l’enseignement supérieur.
Pour donner un coup de fouet au département du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, c’est l’ancienne directrice de cabinet du président de la République, durant ses premiers mois à la tête du pays, en 2019, qui est sélectionnée. La nouvelle ministre a été la coordonnatrice du Projet de gouvernance digitale et de gestion de l’identité Malagasy (PRODIGY).
Parité de genre
La nouvelle ministre du Développement numérique aura la charge de mener à bien la digitalisation de l’administration pour une meilleure gouvernance, la distribution des carnets de Fokontany avec Qr Code, entre autres. Son parcours académique et professionnelle dans le secteur bancaire ne sera pas de trop, puisque la mise en place de la Banque postale est actuellement en cours.
Dans la liste des nouveaux visages au sein du gouvernement, il y a aussi la ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, celle du Tourisme et de l’Artisanat, le ministre de la Jeunesse et des Sports, ainsi que celui de l’Industrialisation et du Commerce.
Une fois de plus, un changement du gouvernement s’accompagne de la nomination d’un nouveau ministre de la Justice. Avant sa nomination, le nouveau garde des Sceaux de la République a été le procureur général de la Cour suprême. Magistrat administratif de premier grade, il jouit d’un solide parcours et réputation en béton au sein du corps de la magistrature et du système judiciaire.
Au regard de la composition de la nouvelle Team Ntsay, seuls quelques-uns sont connus publiquement pour leur engagement politique. Trois députées du groupe parlementaire Irmar, qui est d’obédience présidentielle, rejoignent ainsi le gouvernement. Il s’agit de la ministre de l’Éducation nationale, la ministre de la Population et des Solidarités, ainsi que celle de la ministre de la Communication et de la Culture.
Deux candidats députés malheureux, de l’écurie Orange, siègent aussi au gouvernement. Il y a le désormais ancien gouverneur de la région Atsinanana, ancien candidat député de Toamasina I, devenu ministre des Travaux publics. Et l’ancienne candidate dans le 1er arrondissement d’Antananarivo, nommée secrétaire d’État auprès de la présidence de la République, chargée de la Souveraineté alimentaire. À première vue, l’équilibre régional est aussi respecté, avec des ministres originaires des quatre coins de la Grande île.
Les ministres reconduits traduisent la volonté de ne pas briser la dynamique de la conduite de certains dossiers. La reconduction de la ministre de l’Économie et des Finances, de celui de l’Énergie et des Hydrocarbures, ou encore celui de l’Environnement et du Développement durable vont dans cette idée de continuité. Ces trois ministres sont en première ligne dans la mise en œuvre des réformes convenues avec le Fonds Monétaire International.
De même pour le ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, qui doit mener à bien l’assainissement du secteur foncier, par exemple. Le ministre du Transport et de la Météorologie, également, dont l’un des dossiers à boucler est le redressement du transport aérien. Discrets mais besogneux, le ministre des Mines et celui de la Pêche et de l’Économie bleue, ainsi que le ministre de la Santé publique, tendent à devenir les nouveaux indéboulonnables du gouvernement.
L’accent est aussi mis sur l’effort de parité des genres dans la nouvelle équipe gouvernementale. Sur les vingt-neuf membres du gouvernement, douze sont des femmes. Sept sur les quatorze ministres et secrétaire d’État nouvellement nommés sont des femmes. Comme un symbole, pour la première fois, le ministre de l’Intérieur est “une ministre”.
Garry Fabrice Ranaivoson et Ravo Andriantsalama