Une albinos autorisée par ses parents pour être placée au centre Semafa. |
La tête d’un bébé décapité, dans le district de Midongy-Atsimo, reste introuvable. Sa mère, dans le coma pendant des jours, est décédée à l’hôpital. Des suspects ont été écroués.
CRIME affreux. Une famille habitant à Ankibobo, dans le fokontany de Mahazoarivo-Ankazovelo, du district de Midongy-Atsimo, en a été victime, le 25 juillet. Son bébé atteint d’albinisme, âgé d’à peine 2 ans, a été décapité. Un triste rebondissement vient d’être signalé par la gendarmerie.
Les parents du nourrisson, également agressés, sont dans le coma depuis quelques jours. Hélas, sa mère a rendu son dernier soupir, au début de cette semaine, alors qu’elle était alitée à l’hôpital. Son père y est toujours.
À travers son investigation, la gendarmerie est parvenue à identifier quatre suspects de 32, 26, 20 et 41 ans. Elle les a traduits au parquet de Vangaindrano, le 7 août. Tous les quatre ont été envoyés derrière les barreaux.
D’après les renseignements des enquêteurs, quelqu’un aurait vu certains de ces hommes prendre le bébé en photo, quatre jours avant son meurtre. D’autres ont fait semblant de séjourner chez ses parents. Or, ils ne se connaissent pas du tout.
Odieux
Certes, des habitants d’Ankibobo ont reconnu qu’ils sont des étrangers, mais à cause du fameux « fihavanana malagasy » (lien social des communautés et règle de vie bien respectée surtout en milieu rural), les parents du bébé leur ont ouvert la porte. Ils étaient loin d’imaginer que leurs visiteurs s’apprêtaient à commettre un acte odieux contre eux.
La nuit, alors qu’ils dormaient paisiblement, les meurtriers les ont charcutés. Ils ont froidement coupé et emporté la tête de leur fils. « Cette tête, jusqu’ici introuvable, aurait été offerte à un sorcier pour servir de sacrifice », suppose la gendarmerie.
À l’en croire, les autorités avaient déjà parlé aux parents du pauvre innocent pour qu’ils les autorisent à le placer dans le centre Sekoly mampiaty Farafangana (Semafa) où une cinquantaine d’enfants albinos sont élevés. Ce qu’ils ont refusé car leur fils était encore très jeune pour y être envoyé.
La gendarmerie a sensibilisé les parents des autres albinos pour qu’ils les confient au Semafa. Elle poursuit en même temps la recherche visant à interpeller tous les complices du crime, dont le sorcier.
Gustave Mparany