Les Jeux Olympiques nous laissent toujours des souvenirs que l’on retiendra dans les mémoires où survivront, pour au moins quatre ans, les grands épisodes durant lesquels l’épopée a connu ses plus grands climax. L’histoire n’oubliera sans doute pas les différents records qui sont tombés à l’issue de batailles palpitantes comme celles menées par Léon Marchand en natation, Armand Duplantis en saut à la perche, Aleksandra Miroslaw en escalade de vitesse, Lim Sihyeon en tir à l’arc… Mais cette édition est surtout devenue le couronnement d’un conquérant qui a fini par soumettre tout le monde du tennis : Novak Djokovic.
La légende serbe a accompli, tel Héraclès s’acquittant des douze travaux, des exploits titanesques pour inscrire définitivement son nom dans le temple tennistique. Comme son illustre prédécesseur mythique, sa carrière est riche en prouesses que retiendra un palmarès bien étoffé, rempli de tous les trophées possibles du circuit majeur : des records qui sont enregistrés au panthéon du sport où brillent 24 tournois du Grand Chelem, 7 Masters, 40 Masters 1000, tout en étant l’unique joueur de l’histoire à avoir rempli le Masters d’or, réalisé quand il a réussi à faire la conquête des 9 tournois de cette catégorie, les 428 semaines en tant que numéro 1 mondial… Une vitrine de succès et de performances, déjà bien garnie et désormais totalement complète après l’ajout du dernier grand titre qui lui manquait : l’or olympique, acquis à Paris.
Ce jour du 4 août 2024, le monde a été témoin de cette apothéose et des générations chanceuses ont à nouveau expérimenté le même frisson qu’elles ont déjà vécu quand Michael Schumacher ou Lewis Hamilton ont dominé sept fois le monde de la Formule 1, ou quand Michael Phelps a pulvérisé le record du nombre de médailles, quand Usain Bolt a déposé ses traces sur les chronomètres, quand Lionel Messi a remporté la Coupe du monde, et d’autres grands achèvements qui ont consacré des figures d’exception, ces héros modernes qui ont tout gagné, établissant une collection impressionnante de titres et de récompenses qui, en temps normal, inspire le respect dont l’acquisition est, pour Djokovic, confrontée à un obstacle majeur : d’autres grands joueurs qui occupent déjà beaucoup de cœurs qui ne peuvent tolérer la présence du Serbe.
Mais pour ceux qui dépassent les limites du fanatisme, cette subjectivité qui engendre une intolérance qui se manifeste dans les huées injustifiées, les grands accomplissements qui construisent l’histoire sont toujours de grandes sources de délectation. Et un vingt-cinquième titre du Grand Chelem, entre autres, pour établir un record absolu messieurs et dames confondus, serait le bienvenu pour satisfaire cette soif de sensation.
Fenitra Ratefiarivony