Près de 90% des malgaches utilisent encore du bois ou du charbon pour la cuisson. |
Augmenter jusqu’à 20 % l’utilisation des énergies vertes pour la cuisson propre. C’est ce que la Grande île ambitionne d’atteindre d’ici à 2030. Une tâche qui se doit de passer par le dialogue public-privé, si l’on en croit les premières informations qui ont été lancées lors d’un atelier sur la cuisson propre qui a débuté lundi à Antaninarenina. Durant les discussions, il a été démontré la nécessité de passer par les partenariats publics-privés (3P) pour réussir ce « tour de force » qui est de faire baisser progressivement l’utilisation du charbon de bois pour passer à la cuisson propre.
« Pour atteindre nos objectifs, il faut établir un plan d’action concis. C’est pour cela que des consultations sont effectuées auprès des membres du Madagascar Clean Cooking Initiative, afin d’en soumettre les résultats au conseil du gouvernement », indique le ministère de l’Énergie. Entre 2005 et 2010, la couverture forestière de l’île est passée de 9,4 à 9,2 millions d’hectares. La Grande île dispose de l’un des taux de déforestation les plus élevés, dont 20 % de ces phénomènes sont dus à l’utilisation de combustibles issus de la biomasse pour la cuisson. Pourtant, la cuisson propre a toujours été le parent pauvre des politiques d’accès à l’énergie. Maintenant, il s’agit d’un des enjeux de la décennie.
Mais comme Rome ne s’est pas faite en un jour, le pays doit encore concilier la sauvegarde de sa biomasse et de son patrimoine naturel avec la lutte contre la pauvreté. Pourtant, il ne suffit pas de supprimer l’utilisation des combustibles issus de la biomasse. Les problèmes sont beaucoup plus complexes et les solutions peuvent être aussi variées. Parmi celles-ci, il y a par exemple l’accompagnement de la production de bois-énergie.
Selon le Cirad, près de 90 % de la population malgache utilisent encore le bois et le charbon de bois comme énergie domestique. Le Cirad envisage de développer les plantations forestières pour produire du bois-énergie. « Les chercheurs estiment qu’entre trente et soixante mille hectares de forêts naturelles sont épargnés chaque année grâce aux plantations à vocation de bois-énergie dans la seule région d’Antananarivo», indique-t-on.
Itamara Randriamamonjy