Christian Ntsay pris d’assaut par la presse à l’issue de la proclamation des résultats des législatives, le 27 juin. |
Ce début de semaine sera marqué par l’ouverture de la session spéciale de l’Assemblée nationale prévue demain. Ensuite, il y aura la démission du gouvernement de Christian Ntsay et la proposition de noms de Premier ministre par le groupe parlementaire majoritaire.
Programme chargé. Le microcosme politique aura du grain à moudre durant les prochains jours. Demain, démarre la session spéciale de l’Assemblée nationale avec ses cent soixante-trois nouveaux membres. Dans la foulée, il y aura l’élection des membres du bureau permanent de l’institution, notamment, de son président. En parallèle, Christian Ntsay, Premier ministre, présentera la démission du gouvernement.
L’ouverture de la session spéciale de la Chambre basse donnera le top départ des effervescences politiques. Les tractations qui se tiennent en coulisses depuis la proclamation des résultats définitifs des législatives vont s’intensifier, avec une première échéance en ligne de mire. Il s’agit de l’élection des membres du bureau permanent de l’institution de Tsimbazaza, notamment, l’élection de son président.
La séance d’ouverture de cette session spéciale sera présidée par le doyen des députés. Il sera assisté par l’élu le plus jeune. “Au cours de la session spéciale se tenant le deuxième mardi qui suit la proclamation des résultats des élections, le doyen d’âge invite l’Assemblée nationale à procéder à l’élection de son président”, dispose l’actuel règlement intérieur de l’institution.
Il est certain que le prochain patron de la Chambre basse sera issu des rangs de l’Irmar ou “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina”. La coalition présidentielle sera le groupe majoritaire à Tsimbazaza. De sources avisées, quatre noms sont sur la short list pour présider l’Assemblée nationale. Marie Michelle Sahondrarimalala, députée de Fianarantsoa, Justin Tokely, élu à Sambava, le député de Sainte-Marie, Herilaza Imbiky, et le député Philobert Milavonjy, élu à Ambovombe.
Démission du gouvernement
Selon les informations, le groupe des quarante-cinq indépendants qui s’est dévoilé, le 3 juillet, serait partie prenante aux discussions sur celui ou celle qui présidera l’institution de Tsimbazaza. Le déroulement de la journée de demain ou celui de mercredi au plus tard, indiquera si une des quatre personnalités inscrites dans la short list a fait l’unanimité ou du moins, a fait consensus. Une idée pourra en être faite dès le dépôt “de ou des candidatures”.
“Les candidatures pour le poste de président sont déposées auprès du secrétariat à cet effet trois heures au moins avant l’heure fixée pour le scrutin”, ajoute le règlement intérieur de la Chambre basse. Du reste, les tractations portent aussi sur le reste des sièges au perchoir de Tsimbazaza. Toujours selon le règlement intérieur en vigueur actuellement, il y a sept vice-présidents dont un siège pour l’opposition, trois questeurs, un rapporteur général et un rapporteur général adjoint.
La composition du bureau doit refléter la configuration politique de l’Assemblée nationale, selon le texte précité. Il est probable, toutefois, qu’avant l’élection des membres du bureau permanent, il y ait d’abord l’adoption d’un nouveau règlement intérieur. Ce qui rallongera la session spéciale, puisque, seul un règlement intérieur déclaré conforme à la Constitution par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) est applicable à l’élection du bureau permanent.
Après les rivalités politiques féroces durant la présidentielle et les législatives, certains au sein de la majorité refusent de partager les sièges au perchoir avec l’opposition. Quoi qu’il en soit, il faudra retoucher le règlement intérieur actuel puisque le nombre des députés indiqué à son article 2 n’est plus d’actualité. De cent cinquante-et-un durant la précédente législature, ils sont désormais cent soixante-trois.
Il y aura toutefois une constante au bureau permanent. Un siège de vice-président revient à l’opposition, dispose la Constitution. Si les tractations sont intenses dans le camp au pouvoir, dans l’opposition, il n’y a pas non plus encore de certitude sur celui ou celle qui siégera au perchoir comme vice-président. Ce qui lui vaudra le titre de “chef de l’opposition parlementaire”.
Siteny Randrianasoloniaiko, député de Toliara, s’applique à faire valoir sa légitimité à briguer ce titre de “chef de l’opposition parlementaire”, par une campagne de presse.
Jusqu’ici pourtant, la plateforme Firaisankina, qui est l’entité d’opposition avec le plus d’élus, ne s’est pas encore prononcée sur le sujet. Après la course aux sièges du perchoir de l’institution de Tsimbazaza, les phares des acteurs politiques se tournent vers l’Exécutif.
À sa sortie de la cérémonie de clôture de la dernière session parlementaire de la précédente législature, le 1er juin, Christian Ntsay a indiqué que conformément aux principes républicains, il présentera la démission du gouvernement lorsque les nouveaux députés siégeront. Sauf changement, la démission de l’équipe gouvernementale sera remise au président de la République, lors du prochain conseil des ministres.
La démission du gouvernement déclenchera l’article 54 de la Constitution qui veut que “le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale”. Un sujet qui portera à ébullition l’arène politique, d’autant plus que, après, il y aura la composition de la nouvelle équipe gouvernementale.
Garry Fabrice Ranaivoson