CATASTROPHE NATURELLE - Quatre-vingt-dix mille individus contraints à la migration

Un atelier de restitution du Displacement Tracking Matrix lié aux cyclones, hier à Antanimora.

Des milliers d’individus des régions de Vatovavy, Atsimo-Atsinanana et de Fitovinany ont dû abandonner leur habitation suite au passage des cyclones Batsirai et Emnati en 2022.

Environ quatre-vingt-dix mille deux cent dix-neuf (90 219) personnes ont été contraintes de quitter leur domicile à la suite des cyclones Batsirai et Emnati qui ont frappé le Grand Sud-Est de Madagascar en 2022. Ces milliers de personnes ont dû trouver refuge dans des sites temporaires et spontanés ou chez des familles et proches. Cette situation a été documentée dans le cadre du projet SOREBE (Soutien au Relèvement Précoce), dont les détails ont été présentés hier au siège du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) à Antanimora.

Les zones les plus touchées comprennent 43% des déplacés dans les communes de la région de Vatovavy, 28% à Atsimo-Atsinanana et 38% à Fitovinany. Cette répartition montre l’ampleur de l’impact des cyclones sur les communautés locales, obligeant de nombreuses personnes à quitter leur domicile et à chercher un refuge temporaire.

Des données précises et actualisées sur les déplacements des populations affectées par les cyclones ont été élaborées afin de comprendre les dynamiques et évaluer les besoins multisectoriels. Ainsi, le directeur général du BNGRC, le Général Elack Olivier Andriankaja, a précisé que cette enquête permet de faciliter la planification et la mise en œuvre des interventions des partenaires humanitaires. 

Pénurie

Selon le rapport, 68% des Fokontany de la région Vatovavy et Fitovinany sont confrontés à des problèmes de santé depuis le passage des cyclones, notamment le paludisme, la diarrhée, la tuberculose et les maladies de la peau. La population doit parcourir de longues distances pour accéder à un centre de santé, en plus de la pénurie de médecins, d’infrastructures, d’intrants et de matériels, selon toujours le rapport.

« Il est nécessaire de répondre aux besoins des personnes déplacées. Ainsi, nous devons continuer à garantir leur dignité, leur bien-être et améliorer leurs conditions de vie », explique Roger Charles Evina, représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Madagascar. « Des informations essentielles sont à notre disposition pour prendre des décisions éclairées et mettre en œuvre des actions appropriées. Les besoins identifiés comprennent des abris temporaires, l’accès à l’eau potable, des services de santé et un soutien psychosocial », ajoute le représentant de l’OIM.

L’enquête ainsi que la collecte de données ont été effectuées dans les régions de Fitovinany, Vatovavy et Atsimo-Atsinanana, réparties dans huit districts. La première vague a été réalisée dans trente communes entre juillet et août 2023, suivie d’une deuxième vague entre septembre 2023 et mai 2024, dans cent quarante-quatre Fokontany.

SOREBE ou Soutien au Relèvement Précoce est un projet financé par le Gouvernement du Japon et réalisé en collaboration avec le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). 

Mialisoa Ida

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