L'opération relance de Madagascar Airlines démarrera avec une réunion qui se tiendra lundi, selon le président de la République. |
Le président de la République a annoncé lors de l’ouverture du salon ITM à Ivato que des solutions seront mises en place d’ici deux semaines pour Madagascar Airlines. Ces mesures concernent principalement les vols intérieurs et visent à accompagner l’ouverture de la liaison aérienne entre Antananarivo et Dubaï.
Un tournant décisif. Ce sont les mots de Andry Rajoelina, président de la République, au sujet du développement du tourisme et par ricochet, le développement économique de Madagascar. Un point de situation qu’il a souligné dans son discours d’ouverture du Salon international du tourisme de Madagascar (ITM), hier, au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato.
Afin de ne pas rater ce momentum, l’État compte renforcer les secteurs connexes, nécessaires à l’essor du tourisme, notamment le transport aérien. Dans son allocution d’hier, le locataire d’Iavoloha a mis l’accent sur le redressement de la compagnie Madagascar Airlines. “(...) D’ici deux semaines, nous allons mettre sur la table des solutions pour développer le tourisme et aussi le développement de Madagascar Airlines”, déclare-t-il alors.
À entendre l’allocution présidentielle, la remise à flot de Madagascar Airlines est pour accompagner l’ouverture de la connexion aérienne Antananarivo-Dubaï, par Emirates, annoncée pour le 3 septembre. Selon ses dires, les responsables de la compagnie aérienne émiratie affirment que “les réservations [pour la destination Madagascar] explosent”. Andry Rajoelina ajoute, “il y a beaucoup d’opportunités à exploiter. Mais ils demandent des efforts [de la part de l’État]”.
Le président de la République indique que les responsables d’Emirates assurent “qu’il y aura beaucoup de touristes qui vont venir du monde entier”, mais qu’il y aura un point de “blocage”. Selon ses dires, ces touristes veulent aller vers les destinations phares de la Grande île, comme Nosy Be ou Sainte-Marie. Et les incertitudes sur la liaison aérienne intérieure seraient un motif d’hésitation autant pour les voyageurs que les tours opérateurs. “(...) Dès lundi, nous allons mener une réunion avec Madagascar Airlines pour augmenter les flottes de notre compagnie pour relier les différentes provinces de Madagascar”, annonce alors le président Rajoelina. Dans un premier temps, il s’agira donc d’assurer un maillage du territoire national par les vols de Tsaradia, la filiale de Madagascar Airlines chargée des vols intérieurs.
Haut de gamme
Serait-ce une coïncidence ou non, depuis hier, les images de quatre aéronefs de type ATR 72- 600, aux couleurs de Tsaradia, ont circulé sur les réseaux sociaux. Les avions auraient décollé de l’aéroport de la ville allemande de Mönchengladbach et auraient pour destination finale Antananarivo, après quelques escales dans des villes européennes. La principale usine de maintenance des aéronefs ATR est basée dans cette ville allemande.
Contactés sur cette information sur ces aéronefs, les responsables concernés n’ont pas répondu jusqu’à l’heure. Une ligne ambiguë sur le sujet est pourtant inscrite dans le rapport du conseil des ministres du 13 juin. Elle parle de prise en charge par l’état de droits et taxes d’importation d’ATR 72-600, mais aussi de “réexportation”. Quoi qu’il en soit, avec l’ouverture de la liaison aérienne Antananarivo-Dubaï, l’administration Rajoelina vise un double objectif.
Ce double objectif consiste à relancer durablement Madagascar Airlines par le biais des vols intérieurs d’abord, et à stimuler le tourisme haut de gamme. “Cette nouvelle connexion sera la porte qui ouvrira Madagascar sur le monde, mais surtout à de nouvelles opportunités. Cette ouverture du ciel de Madagascar a encouragé d’autres pays comme l’Égypte, la Chine, l’Inde ou l’Israël à manifester leur intérêt pour desservir la Grande île”, affirme le président de la République.
Avec l’ouverture de son ciel à des compagnies prestigieuses, Madagascar vise aussi l’essor du tourisme haut de gamme. Outre le renforcement du transport aérien, l’atteinte de cet objectif est également conditionnée par la qualité et diversité des offres, ainsi que le standing de l’hébergement. “La construction de onze mille cinq cents chambres supplémentaires réparties sur l’ensemble du territoire est pour nous, une priorité pour satisfaire la demande croissante”, soutient ainsi Andry Rajoelina, avec un accent particulier sur les hôtels de luxe.
En conclusion de son discours d’hier, le chef de l’État a fait une autre annonce. “Il y a la finalisation des partenariats avec les compagnies aériennes, mais surtout l’implantation de complexes hôteliers. Et là, je l’annonce déjà. Je ne peux pas encore citer le nom de la société, ni de la compagnie, mais il y aura la construction de quinze hôtels cinq étoiles à Madagascar, qui vont démarrer cette année”, lance-t-il.
Garry Fabrice Ranaivoson