ARTISANAT - La sculpture de bois, un métier qui fait vivre

«L’art du vivant», voilà comment se définit le travail de ces artisans particuliers. Dans un espace qui leur est dédié au salon international du tourisme à Ivato, quatre hommes s’attellent à sculpter du bois avec leurs marteaux et leurs burins. Nous nous approchons pour observer de plus près ces artisans à l’œuvre. Lorsque nous leur posons des questions sur leur métier et sur ce qu’ils font, personne ne répond. Une dame vient à notre rencontre pour nous parler. 

La plupart de ces artisans sont atteints de mutisme ou sont malentendants. Elle nous guide à travers les pièces, des plus grandes de plus de cinq mètres aux petits tableaux d’un mètre carré tout au plus, en nous expliquant leurs travaux. «Vous pourriez être surpris que certains d’entre eux ne vous aient pas répondu. Quelques-uns sont en situation de handicap, mais cela ne les empêche pas de bien faire leur travail. Nous recrutons et formons des personnes en difficulté», affirme madame Solo, représentante du Centre Ecotouristique du Menabe, regroupant les acteurs du développement de l’écotourisme.

Les pièces sculptées par ces artisans sont particulièrement attrayantes. Les prix varient en fonction de la taille, du décor sculpté sur le bois et du matériau utilisé. Les plus grandes pièces peuvent se vendre jusqu’à cinq millions d’ariary, tandis que les moyennes sont généralement vendues entre cinq cent mille et six cent mille ariary. Selon notre interlocutrice, le centre emploie plus d’une centaine d’artisans. «À l’heure actuelle, nous sommes presque deux cents à travailler dans nos ateliers», confie-t-elle.

Le travail du bois prend évidemment du temps. Pour les petites pièces, les artisans peuvent mettre deux à trois jours pour les terminer. Les grandes fresques et sculptures en trois dimensions demandent beaucoup plus de temps, jusqu’à deux mois. Bien que cette filière soit prospère, les matières premières se font rares pour diverses raisons. Le type de bois utilisé pour la sculpture est limité et fait l’objet d’un strict contrôle de l’État. «Tous les types de bois ne peuvent pas être utilisés. Le palissandre, par exemple, est désormais interdit. C’est au niveau des matières premières que nous rencontrons réellement des difficultés», affirme cette responsable. La distribution des produits est également compliquée sur le plan logistique. 

Itamara Randriamamonjy

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