Le président Rajoelina a été un des orateurs du discours d’ouverture de l’événement à Genève, hier. |
En ouverture de la célébration du 60e anniversaire de la Cnuced, le président de la République a partagé les priorités de la Politique Générale de l’État. Une politique étatique qui vise la création d’emplois.
La finalité. À entendre le discours de Andry Rajoelina, président de la République, à Genève, hier, la création d’emplois est le principal objectif vers lequel convergent les actions de mise en œuvre de la Politique générale de l’État (PGE). Une politique étatique qui s’articule autour de trois piliers que sont le capital humain, l’industrialisation et la bonne gouvernance.
“Ces trois piliers sous-tendent les priorités en vue de réduire la pauvreté et d’améliorer le pouvoir d’achat de la population. La création d’emplois est au centre de nos préoccupations, car chaque citoyen devrait être utile au développement de son foyer, de sa communauté et de son pays”, déclare ainsi Andry Rajoelina, dans l’allocution qu’il a prononcée durant la cérémonie d’ouverture de la célébration du 60e anniversaire de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), hier.
À s’en tenir au discours présidentiel, la politique mise en œuvre durant ce second mandat qu’il entame et son objectif principal sont en continuité avec les actions menées durant son premier quinquennat. Il souligne, notamment, la construction de salles de classe ayant permis de scolariser plus de deux cents mille élèves additionnels, de cent vingt-trois centres de santé de base (CSB) et de trente nouveaux centres hospitaliers universitaires. Des projets qui s’alignent avec l’objectif de renforcer le capital humain.
Pareillement pour les réformes légales comme la nouvelle loi sur les investissements et la refonte du code minier. Des initiatives qui se projettent vers l’amélioration de la gouvernance, mais aussi pour stimuler les investissements. Tablant sur les acquis de son premier mandat, l’administration Rajoelina veut accélérer l’industrialisation de Madagascar afin de booster l’emploi, mais aussi la croissance économique.
Opportunités
Durant un “Business forum”, durant le sommet Corée - Afrique, la semaine dernière, le chef de l’État a juste déclaré, “il ne peut y avoir de croissance économique sans création d’emplois, et la création d’emplois ne peut être effective sans industrialisation (...)”. Il a ajouté que “la promotion de l’industrialisation et du capital humain est essentielle pour Madagascar, car nous croyons fermement que notre population, notre jeunesse sont nos plus grandes richesses”.
À Genève, la mise en œuvre du programme “One district, one factory” (Odof) est soulignée. Ceci pour démontrer que le plan étatique veut “assurer un accès équitable aux opportunités économiques”. Le locataire d’Iavoloha ajoute ainsi que “l’objectif du programme est de créer de la valeur ajoutée et des emplois, mais surtout permettre l’accès des producteurs à la technologie, l’innovation et la dimension industrielle”. Cinquante-sept unités industrielles sont réparties dans les districts du pays, jusqu’ici.
La Grande île mise aussi sur l’industrialisation pour diversifier et renforcer les exportations et ainsi équilibrer la balance commerciale, à entendre le président de la République. Aux produits de rente comme la vanille, le girofle, les litchis, le cacao, l’État compte ajouter les marchandises manufacturées. “Aussi, Madagascar projette pour cette année la construction de notre première raffinerie aurifère qui permettra d’exporter de l’or à travers le monde de façon légale et contrôlée”, ajoute Andry Rajoelina.
“Notre politique économique vise à diversifier l’économie malgache afin de stimuler la croissance. Nous accompagnons ainsi l’industrialisation de Madagascar en encourageant les investissements dans les secteurs agricole, touristique, industriel et technologique pour créer de nouvelles opportunités”, renchérit le président Rajoelina. La mise en œuvre de la transformation économique de Madagascar est aussi une réponse aux conséquences de la conjoncture politico-économique mondiale qui se crispe de plus en plus.
Comme le rappelle le chef de l’État “la pandémie, le changement climatique ainsi que les récentes guerres et conflits ont généré des instabilités sociales notamment pour les pays les plus vulnérables qui endurent les conséquences de crises auxquelles ils n’ont pas participé”, en ajoutant, “notre devoir de leader est de transformer chaque problème en opportunité”.
Appel à une coopération internationale renforcée
“Tracer une nouvelle voie pour le développement dans un monde en mutation” est le thème du Forum des leaders mondiaux pour marquer le 60e anniversaire de la Cnuced. Un rendez-vous que Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, qui a aussi tenu un discours en ouverture de l’événement, qualifie de “Sommet de l’avenir”. Ayant aussi été parmi les orateurs lors de cette cérémonie, le président Andry Rajoelina a lancé un appel pour le renforcement de la coopération internationale.
“Je tiens ici à porter la voix de tous les pays les moins avancés, longtemps et violemment victimes des effets néfastes des crises mondiales interdépendantes”, déclare le locataire d’Iavoloha, qui ajoute, “pour relever les défis auxquels nous faisons face, nous avons besoin d’une coopération internationale renforcée afin de bâtir un avenir où chaque nation, chaque communauté et chaque individu peut prospérer dans un environnement équitable”.
Garry Fabrice Ranaivoson