La route de Mananasy, bordée par les caniveaux, peut résister aux pluies. |
Les douze kilomètres de pistes entre la commune de Mananasy et la ville de Soavinandriana viennent d’être réhabilités par le projet Casef.
Ceux qui connaissent la région de l'Itasy le savent bien. La commune de Mananasy est l’une des plus enclavées de cette partie du pays. Pendant des décennies, cette localité était presque inaccessible toute l’année. Les habitants étaient contraints de parcourir les 12 kilomètres qui les séparent de la ville de Soavinandriana à pied. Mais ce calvaire est désormais du passé. Les travaux de réhabilitation de cet axe ont été achevés il y a quelques jours grâce au projet Croissance agricole et sécurité foncière (Casef) du ministère de l'Agriculture et de l'élevage (Minae) et financé par la Banque mondiale. La réception technique des travaux a eu lieu mardi, en présence de toutes les parties prenantes et des techniciens du projet.
« C’est un moment historique pour les habitants de Mananasy et des environs. Aujourd’hui, il ne faut qu'une heure pour faire l’aller-retour avec la ville de Soavinandriana, alors qu'auparavant cela prenait presque une journée », témoigne Fenosoa Andrianantenaina, habitant de Mananasy.
Greniers alimentaires
Aujourd’hui, voir des véhicules légers et même des Bajaj arriver jusqu’à Mananasy est presque une scène surréaliste pour les habitants. Autrefois, seuls les tracteurs et les Kubota osaient affronter la piste jonchée de trous béants, détruite par l’érosion, et qui causait souvent d'importants dommages aux véhicules tout-terrain qui s’y aventuraient.
Mais au-delà de la facilitation des déplacements des habitants, les retombées sont également et surtout économiques. Mananasy et les communes environnantes comme Mahasolo, Mahavelona et Ankisabe sont de véritables greniers alimentaires pour la capitale et même pour le pays. Grâce au sol volcanique très fertile, au climat relativement chaud et à l’abondance des sources d’eau, la région produit deux récoltes de riz et de maïs par an.
« Le sol volcanique n’a pas besoin d’engrais et est favorable à tout type de cultures. Les produits sont également entièrement bio », souligne Radoniaina Randriamiarana, responsable régional à Bongolava et Itasy de la société Production de Provende LFL.
La réhabilitation de la route est donc une aubaine pour cette entreprise qui prévoit désormais de renforcer ses activités de collecte de maïs dans la zone. La mise en place d’un hangar de stockage à Soavinandriana ou à Analavory est même envisagée.
« Le coût du transport était vraiment trop élevé auparavant, au point que nous avons dû fermer notre structure de stockage à Soavinandriana en 2017, faute de rentabilité. Aujourd’hui, la réhabilitation de cette route change la donne », souligne Radoniaina Randriamiarana. Un marché à prendre donc pour les agriculteurs locaux puisque, sur les 45 000 tonnes de besoin en maïs de LFL, 40% sont encore importées.
L'express de Madagascar