Le quartier de Betongolo où le crime a été commis le 19 mai dernier. |
Une affaire de violence basée sur le genre a été jugée à Anosy. Elle implique huit nouvelles recrues de l'armée qui ont roué de coups cinq civils, dont une avocate.
Ils ont comparu hier matin devant le juge, dans la salle d'audience n°3 du palais de Justice à Anosy, pour répondre de leurs actes qualifiés de violence basée sur le genre. Malheureusement, les bruits de fond, l'absence de sonorisation et la distance entre les intervenants au procès et l'assistance ont rendu difficile l'audition complète des débats contradictoires, qui semblaient pourtant intéressants.
Les huit accusés se tenaient debout côte à côte à la barre, s'expliquant à mi-voix. Le délit dont ils sont accusés s'est déroulé à Betongolo. Deux d'entre eux buvaient de l'alcool dans un bar non loin de leur camp lorsque la compagne de l'un d'eux est venue les rejoindre.
À son arrivée, pour une raison obscure, la femme a été agressée par le collègue de son petit ami. Après cette agression, celui-ci et son acolyte ont quitté les lieux. La victime les a alors poursuivis. "Elle a dit à son agresseur : 'Pourquoi m'as-tu frappée ? Je n'accepte pas ça. Je n'ai pourtant rien fait de mal. Tu es simplement ivre et tu te permets de me brutaliser'", rappelle sa défense.
Violence extrême
Le petit ami s'est également mis en colère contre son amie et l'a attaquée à son tour. Les coups étaient d'une violence extrême. "Il l'a étranglée et a même cherché des briques et des pierres pour la frapper", martèle l'avocate de la victime.
À ce moment-là, la victime a appelé à l'aide tout en essayant de retenir son petit ami. Elle saignait abondamment, ses yeux étaient enflés et son corps portait de multiples blessures. Un voisin, attiré par les cris, est sorti et s'est indigné : "Pourquoi vous en prenez-vous à une femme ?"
Le tout premier agresseur a appelé du renfort depuis leur camp. D'autres nouvelles recrues se sont précipitées et ont attaqué le voisin, le rouant de coups. Sa famille, y compris une avocate, est alors intervenue pour lui venir en aide, entraînant une violente bagarre. Le chef du poste a été insulté par les nouvelles recrues quand il les a questionnées sur leurs actions.
La femme blessée, l'avocate et sa famille ont porté plainte contre ces hommes de l'armée. Tous les huit ont été placés en détention préventive. Ils semblaient pleins de remords en quittant la salle d'audience hier. Ils ont dû retourner en prison en attendant le verdict qui sera annoncé le 11 juillet.
Gustave Mparany