L’ouverture de la semaine du Comesa s’est déroulée hier avec des chefs d’institutions et diplomates à Anosy. |
La Grande île ambitionne de tirer profit du développement de l’intégration régionale. Elle constitue même une composante essentielle de la diplomatie économique du pays.
Une varia-ble indispensable à la politique exté-rieure, l’intégration régionale a été soulignée hier par la cheffe de la diplomatie malgache lors de la semaine du Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe). Elle a mis en avant le rôle central de l’intégration d’un bloc économique au niveau régional : «L’intégration régionale figure parmi les piliers de la diplomatie économique malgache. Garante de la paix à la base, elle constitue également une réponse intelligente et pertinente à la mondialisation», a déclaré Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, hier au siège du MAE à Anosy.
D’après cette allocution, la Grande île ne peut plus ignorer l’intégration régionale si elle souhaite bénéficier de la mondialisation.
Ces propos, bien que succincts, pourraient résumer et expliquer l’orientation que prend la diplomatie malgache. Depuis les premières années du mandat du président de la République Andry Rajoelina, la diplomatie malgache s’est toujours positionnée comme étant axée sur le développement humain. En soutenant les efforts du pays à l’étranger pour promouvoir son économie et attirer des investissements, elle vise également à favoriser le développement, avec diverses déclinaisons thématiques.
Cependant, avec le développement des blocs régionaux, la diplomatie malgache doit maintenant se concentrer sur le concret.
Développement industriel
«D’une part, nous coopérons pour éviter les conflits ; d’autre part, il s’agit de s’ouvrir, de s’allier et de créer un bloc pour mieux faire face à l’intensification de la concurrence mondiale, que ce soit sur le plan diplomatique, économique ou commercial», a annoncé Rafaravavitafika Rasata au ministère des Affaires étrangères à Anosy. La position géographique avantageuse de la Grande île joue un rôle crucial dans l’ouverture de son commerce et dans sa politique extérieure.
Le bloc régional du Comesa, l’un des premiers à voir le jour en Afrique et dont la Grande Île est un membre fondateur, constitue un atout non négligeable en termes de commerce. Le Comesa représente 50 à 100 millions d’euros d’exportations par an et près de 2,6 millions d’euros de financements directs reçus grâce au mécanisme d’appui à l’intégration régionale. «L’appartenance de Madagascar au Comesa fait donc partie intégrante de sa stratégie de développement», indique-t-on. Cette coopération est décrite comme un soutien aux trois piliers du développement mis en avant dans la Politique Générale de l’État : l’industrialisation, le développement du capital humain et la bonne gouvernance. Pour y parvenir, la Grande île doit transformer ses matières premières.
Itamara Randriamamonjy