Le centre de santé de base à Ifanarea, dans le district d’Ikongo. |
Le dérèglement climatique a d’importantes répercussions sur la situation sanitaire à Madagascar. Il favorise la propagation de certaines maladies, dont le paludisme, mais aussi la malnutrition, et accentue le problème d’accès aux soins. Un article rédigé par l’organisation médicale humanitaire internationale Médecins Sans Frontières, dans le cadre de la journée mondiale de la lutte contre le paludisme, le 17 mai, met en lumière ces problèmes, en donnant l’exemple du district d’Ikongo, où elle intervient.
« Quand la pluie est trop abondante, nous avons des difficultés à prendre en charge les enfants. Les routes deviennent boueuses et peu praticables. Les eaux environnantes montent également. Nous, comme les patients, avons des difficultés à nous déplacer, même pour aller au centre de santé ou pour les renvoyer chez eux », explique le docteur Nantenaina, médecin auprès du Centre de récupération nutritionnelle intensive (Creni) tenu par MSF.
Pendant la saison pluvieuse, la plupart des populations ne se rendent à l’hôpital qu’une fois l’état de santé devenu très grave, à cause du manque de transport et du mauvais état des routes qui ne permettent pas aux communautés de rejoindre facilement les centres de santé. « Après avoir constaté que l’état de mon fils s’aggravait, je me suis enfin décidée à l’emmener voir le médecin. J’ai dû marcher pendant 4 heures et traverser de l’eau, tout en portant mon fils sur mon dos, pour arriver ici », témoigne dans cet article Soanary, une mère de famille dont l’enfant de 4 ans souffre à la fois de malnutrition et de paludisme.
Pendant les périodes de pluie, qui génèrent souvent la montée des eaux, l’insécurité alimentaire s’accentue suite aux inondations des champs de culture. Enfin, « les changements de température et de précipitations, ainsi que les vagues de chaleur et d’inondations qui s’ensuivent, peuvent avoir un impact sur le comportement et la survie du moustique anophèle, porteur du paludisme, et entraîner une augmentation de la transmission et de la charge de morbidité de la maladie ». Des scientifiques ont déjà évoqué le changement de comportement des moustiques depuis le changement climatique. C’est ce qui explique probablement la hausse de la transmission du paludisme ces derniers temps.
Miangaly Ralitera