Les parties prenantes à la convention de partenariat signée au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage à Anosy. |
Un secteur en pleine mutation. L’État et les producteurs d’engrais s’engagent désormais à épauler la production agricole. La signature d’une convention de partenariat entre le ministère de l’Agriculture, ainsi que trois sociétés de production d’engrais a été effectuée en fin de semaine. D’après Suzelin Ratohiarijaona, chef de ce département, l’État s’engage à promouvoir le secteur agricole et ce, par tous les moyens. «L’utilisation d’engrais est relativement faible pour la Grande île, en comparaison à d’autres pays africains. Pour pallier à ce manque, nous devons passer par une collaboration étroite avec le secteur privé. Nous allons ainsi travailler ensemble pour faciliter la fabrication d’engrais et augmenter son taux d’utilisation à l’hectare chez nos agriculteurs», a-t-il avancé vendredi, lors de la signature des partenariats avec les sociétés productrices d’engrais.
Il n’y a pas d’émergence agricole sans un secteur des engrais dynamique. D’où cette volonté du pays d’accélérer la cadence et impliquer davantage le secteur privé dans le processus. Les agriculteurs de la Grande île utilisent encore peu d’engrais.
Moindre prix
Le niveau d’utilisation d’engrais chimique par hectare est l’un des plus faibles du continent avec 8,8 kg. Un volume trois fois inférieur à la moyenne du continent qui est de 26,4 kg.
Le partenariat signé entre les deux parties répond aux ambitions fixées par la Politique Générale de l’État, en rapport avec l’autosuffisance alimentaire. Ce sont les paysans et agriculteurs qui seront les premiers concernés. Cette collaboration permettra aux exploitants agricoles d’accéder plus facilement aux engrais à moindre prix.
«C’est l’un des principaux objectifs poursuivis dans le cadre de la mise en œuvre du deuxième grand pilier de la Politique Générale de l’État : l’industrialisation et la transformation économique», fait savoir le ministère de l’Agriculture. Après un premier mémorandum d’entente en avril, ce partenariat est un premier pas dans la mise en place d’usines censées fabriquer des engrais. C’est la stratégie établie pour booster la production agricole. La production annuelle d’engrais s’est établie en moyenne à 21 000 tonnes par an, depuis ces six dernières années. Pour soutenir la croissance du secteur agricole dans les prochaines années, le pays se doit d’épauler dans un premier temps ses fabricants d’intrants. Plusieurs soutiens ont été glanés par le secteur des engrais avec, par exemple, la participation du gouvernement japonais qui a appuyé le défi lancé par l’État d’augmenter le rendement rizicole. Ainsi, à travers des programmes comme le projet Papriz 3, les paysans ont vu leur rendement augmenter de 5 à 6 tonnes par hectare, via l’utilisation de nouvelles techniques et des intrants agricoles.
Itamara Randriamamonjy