Un miracle. Il a suffi d’un rappel à l’ordre conjoint des ministres de la Sécurité publique et de l’Économie et des Finances à l’endroit des policiers et des douaniers pour que tout redevienne normal à l’aéroport d’Ivato. Suite aux innombrables plaintes de passagers balancées sur les réseaux sociaux dénonçant les abus et la corruption perpétrés par ces agents préposés au contrôle au départ et à l’arrivée des vols internationaux, les deux ministres ont tour à tour remonté les bretelles à ces brebis galeuses. Et tout a disparu comme si les faits révélés n’ont jamais existé. Tant mieux. Reste à savoir s’il s’agit juste d’une petite accalmie avant un retour des mauvaises pratiques. Que les policiers et les douaniers fassent un contrôle des bagages des passagers, c’est tout à fait dans leur responsabilité. Mais qu’ils fassent un racket sur les marchandises dépassant les droits permis par les dispositions légales, c’est tout simplement un délit.
Entre des passagers dont peu se soucie de lire la liste détaillée du nombre de produits autorisés pour une personne et des policiers abusant de leur autorité, la corruption n’a aucune peine pour arranger la situation.
Justement, la ministre de l’Économie et des Finances a rappelé qu’il y a une limite pour les produits transportés par les passagers. Au-delà de cette quantité, il faut payer les taxes appropriées. Un reçu en bonne et due forme doit être remis au passager. Par ailleurs, la fameuse liste sera publiée partout où cela peut servir les passagers.
Dans tous les cas, il y eut un manque flagrant d’éthique et de droiture dans le comportement de ces agents de l’aéroport. Une mauvaise conduite étant donné que les différents concours pour les recruter sont presque tous mis sous la surveillance du Bianco. Les résultats ne sont visiblement pas fameux. Ceux qui y ont été reçus n’ont forcément pas la vocation pour exercer le métier. Beaucoup ont tout fait pour être admis avec l’intention bien déterminée de fructifier leur statut par la suite.
Il n’y a pas qu’à l’aéroport d’Ivato qu’il faut faire un nettoyage. Dans les ports, dans les services des impôts, à la douane… les contribuables se font plumer sans aucune possibilité de résistance ni de recours. Il ne faut pas attendre que le mal soit étalé au grand jour sur la place publique pour réagir avec les dégâts et le préjudice que cela peut causer. L’inertie de longue durée vire facilement à l’anarchie et à la gabegie. La levée de bouclier est souvent violente.
Sylvain Ranjalahy