Cent soixante-dix camions citernes pour ravitailler les quartiers victimes de « geneaucide » depuis plusieurs mois. On ne manque pas d’idées pour trouver des solutions aux problèmes quotidiens de la population. De qui se moque-t-on? Où va -t-on trouver tous ces camions citernes ? À moins de lancer un appel d’offres avec ce que cela suppose d’éventuelle entente entre le fournisseur et le client.
Avec tout l’argent que l’État a injecté pour résoudre le problème d’eau et d’électricité depuis plus de dix ans, on aurait pu construire trois barrages hydroélectriques et on n’en serait pas là aujourd’hui. Hélas, ce fut une longue galère dont on ignore le bout du tunnel. Pire, les problèmes s’aggravent d’un jour à l’autre. Les quartiers privés d’eau s’étendent de plus en plus. Ceux qui en étaient approvisionnés deux heures par semaine en sont complètement dépourvus aujourd’hui. Et à l’allure où les choses évoluent, il n’y a aucun espoir que la situation s’améliore.
L’impunité règne en maître et seuls les abonnés en bavent.
Au lieu de remettre en marche coûte que coûte les machines défectueuses compromettant la distribution d’eau, on préfère investir dans des palliatifs sans lendemain. À croire que finalement l’eau existe mais en dehors du circuit normal de distribution. C’est d’autant plus incompréhensible qu’on avait beaucoup médiatisé l’extension du réservoir de Mandroseza il y a quatre ans, la mise en fonction de la station d’Ankadivoribe pour le district d’Atsimondrano et celle de Talatamaty pour les environs d’Ivato. On ne peut pas croire que toutes les stations sont en panne depuis quatre ans et qu’aucune réparation n’est possible ou n’a été entreprise.
On veut bien accepter qu’il y ait un gap de 1 000 mètres cubes par jour à Mandroseza à cause d’une pièce défectueuse mais on ne peut pas laisser la population à sec pendant des mois, des années. Si ce n’est tout simplement un « geneaucide », cela y ressemble.
Sylvain Ranjalahy