Souffrir d’une insuffisance rénale lorsque l’on ne vit pas dans un chef-lieu de province est compliqué. «Ceux qui sont atteints d’une maladie rénale dans notre région doivent se rendre directement à Antananarivo, car cette spécialité n’existe pas chez nous», lance une autorité à Ambatondrazaka.
Les centres d’hémodialyse sont, en effet, concentrés dans les villes d’Antananarivo, de Fianarantsoa, de Toamasina, de Mahajanga et d’Antsiranana, selon la Société malgache de Néphrologie, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du rein qui s’est tenue à Ambatondrazaka au mois de mars. Même Toliara et la grande majorité des chefs-lieux de région n’en disposent pas. L’insuffisance en ressources humaines et le manque de moyens techniques, notamment les systèmes de traitement d’eau, expliquent cette rareté des centres d’hémodialyse à Madagascar, selon toujours la Société malgache de Néphrologie.
Par conséquent, l’hémodialyse demeure inaccessible pour de nombreuses personnes. Sur près de trois à quatre mille personnes atteintes de cette maladie, d’après les estimations de la Société malgache de Néphrologie, il n’y aurait que près de cinq cents qui suivent une cure de dialyse. Madagascar accuse un retard dans le développement de ses infrastructures hospitalières, en particulier en ce qui concerne la prise en charge des malades néphrologiques. L’hémodialyse demeure le seul traitement de l’insuffisance rénale encore disponible à Madagascar, et elle est encore inaccessible pour beaucoup.
Ailleurs, les malades ont le choix entre la dialyse et la greffe rénale, qui est considérée comme le meilleur traitement de l’insuffisance rénale. Par exemple, le Sénégal, qui a suivi des formations sur la transplantation rénale en Turquie avec Madagascar, a effectué sa toute première transplantation rénale au mois de novembre dernier. À Madagascar, les textes sur la greffe d’organes font encore défaut et bloquent le développement de cette option thérapeutique.
Miangaly Ralitera