Eric Andrianasolo, président de l’Ordre National des Médecins. |
Des médecins tirent la sonnette d’alarme sur l’usurpation des fonctions médicales qui a tendance à prendre de l’ampleur. “On en découvre presque tous les jours”, affirme Éric Andrianasolo, président de l’Ordre National des Médecins, hier. Ces usurpateurs se présentent à leur clientèle en tant que tradipraticiens, mais ils opèrent comme des médecins. Dans le carnet du patient, ils se permettent d’indiquer des résultats d’analyses, de donner des conclusions médicales. “Insuffisance cardiaque, insuffisance hépatique.” Ils prescrivent des “traitements” comme “poudre jaune”, “kely mavitrika” qu’ils ont apparemment produits eux-mêmes. Ils recommandent à leurs patients de diminuer la consommation de certains aliments et de consommer plus de légumes et de fruits. Et comme de vrais professionnels de santé, ils signent le tout avec un cachet portant le nom de leur cabinet. L’un d’eux s’appelle “Cabinet médical traditionnel T.” Avec ce mode opératoire, les professionnels de santé sont affirmatifs : “Ce sont des usurpateurs”.
“Aucun cabinet médical n’est inscrit auprès de l’Association nationale des tradipraticiens malgaches (ANTM). C’est en tant que cabinet de soins traditionnels ou de cabinet de consultation en médecine traditionnelle que nous travaillons. En tout cas, je ne connais pas ce cabinet médical”, lance Joséphin Andriandrainarivo, président de l’ANTM. “Les textes mentionnent que les tradipraticiens n’ont pas le droit d’utiliser des termes médicaux et d’appareils médicaux pour soigner leurs patients”, note Éric Andrianasolo.
Les professionnels de santé ont signalé à plusieurs reprises l’exercice illégal de la médecine. “Aucun de nos signalements n’a abouti. Malheureusement, les victimes de ces usurpateurs augmentent”, regrette Éric Andrianasolo. Ils préfèrent mettre en garde la population. Nous n’avons pas obtenu de réaction du ministère de la Santé publique.
Miangaly Ralitera