PÂQUES À ANTSIRANANA - Tradition rime avec austérité

La plage de Ramena durant le lundi de pâques.

Les Antsiranais ont pu perpétuer la tradition des fêtes de Pâques malgré les vicissitudes de la vie quotidienne. 

Ils ont envahir les plages en dépit de la cherté de la vie qui a atténué leur joie.

Après la pluie vient le beau temps, les Antsiranais ont pu célébrer le week-end pascal dans leur aise, même s’ils s’inquiétaient de l’impact négatif de Gamane sur leurs fêtes. Samedi dernier, l’alerte rouge a été levée, la pluie a cessé de tomber et le soleil a été de retour.

Chaque année, la plage de Ramena est la seule qui attire du monde même s’il existe d’autres plages de petite envergure comme Ambolobozo, Nosy Hara, Cap Diego. Les Antsiranais sont toujours fidèles à cette plage mythique. Aller à Ramena durant la fête de Pâques est devenu leur rite incontournable. On peut dire que des milliers de personnes, toutes catégories confondues, Malgaches ou étrangères, s’y donnent rendez-vous pour passer ensemble les trois jours du week-end. Tous sont unis par le charme de la plage et de la mer.

Hormis la fête de la musique, le déplacement à Ramena est considéré comme un événement majeur dans la capitale du Nord. Certains dressent leurs tentes aménagées ou non tandis que d’autres n’amènent que leurs nattes pour dormir pendant trois jours.

Mais, cette fois, l’affluence n’est pas la même, la situation socio-économique actuelle n’a pas permis de développer sa notoriété. Faute d’organisation, il n’existe plus d’animations comme les festivals « Fantsiky lamonty » et « Kabaro de l’époque ». Seules les activités balnéaires ont attiré les campeurs. La situation n’était pas meilleure non plus pour les gens des autres districts qui souhaitaient passer des vacances de Pâques ou rendre visite à des proches vivant dans la capitale du Nord, ceci étant dû aux récentes coupures sur la RN6.

Réduire les dépenses

Mais quoi qu’il arrive, le long week-end pascal a été l’occasion pour bon nombre de personnes de se reposer, de se divertir, que ce soit à la maison en famille ou en promenade.

Dès le premier jour, le parking de Ramena était inondé de Mazdas et de Sprinters, formels ou non, de voitures légères, de taxis-bajaj, de camions pour faciliter le transport des pique-niqueurs, mais cette année, les chauffeurs se plaignaient car tout change, les populations voulaient rester chez elles. « Il faut attendre deux tours d’horloge comme en période normale pour remplir un Mazda de dix-sept places samedi dernier », a expliqué Victor Ahmed, chauffeur d’un taxi-brousse de la zone Ramena, pour illustrer la baisse du nombre des passagers.

Outre la baisse du pouvoir d’achat sans appel et la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché, le Ramadan fait partie de ce changement car les musulmans sont encore en période de jeûne. Cette hausse contraint certaines populations à réduire leur budget de Pâques. L’absence de connectivité au niveau du trésor principal et des banques a changé le regard de certains salariés pour qu’ils ne fassent pas de dépenses supplémentaires.

En fait, la vie devient de plus en plus chère et de plus en plus de foyers se voient ainsi contraints de réduire les dépenses durant les fêtes. Et l’austérité touche de nombreux foyers Antsiranais.

« Nous avons renoncé à de nombreuses traditions pour les fêtes puisque notre budget ne le permet pas. Nous avions l’habitude d’aller passer le week-end pascal à Ramena pour nous divertir et rendre visite à la famille mais nous ne pouvons plus le faire, faute de moyens financiers», témoigne une mère de famille habitant à Ambilobe. 

Raheriniaina

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