NÉGOCIATIONS AVEC LE FMI - Gouvernance, environnement et énergie au menu

Selon le Président, le but de la réunion d’hier est que les programmes du FMI soient en phase avec la PGE.

Une réunion de travail entre l’Exécutif, conduit par le président de la République, et la mission du FMI s’est tenue hier à Iavoloha. Le nouveau programme de Facilité élargie de crédit et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FDR) ont été au programme.

Une somme de 660 millions de dollars sur trois ans. C’est sur quoi lorgne Madagascar. Une enveloppe qui est la totalité d’un double programme du Fonds monétaire international (FMI), à savoir, la Facilité élargie de crédit (FEC), et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FDR).

Toutefois, pour bénéficier de cette manne, il faudra préalablement convaincre la mission dépêchée par l’institution de Bretton Woods. L’État dispose de quinze jours pour négocier avec l’équipe d’économistes conduite par Frédéric Lambert, chef de mission. Ces derniers ont débarqué à Madagascar dimanche. Après une réunion au ministère de l’Économie et des Finances, lundi, ils ont eu une séance de travail avec l’Exécutif au Palais d’État d’Iavoloha hier. La partie étatique a été conduite par Andry Rajoelina, président de la République. Christian Ntsay, Premier ministre, a également été de la partie.

Le Chef parle du rendez-vous d’hier comme d’une séance pour “échanger sur la coopération entre Madagascar et le FMI”. Des échanges qui ont tout de même duré plus de trois heures et demie. Les échos de la réunion rapportent que la gouvernance, l’environnement et la question énergétique ont été parmi les principaux axes de discussion. Sur la question de la gouvernance, Frédéric Lambert “se félicite” du démarrage de la confection de la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption. Elle sera appliquée sur dix ans et devrait être présentée en décembre.

“C’est quelque chose sur laquelle on aimerait contribuer et appuyer dans le cadre de cette FEC”, ajoute le chef de la mission du FMI. À l’instar d’autres entités internationales, l’institution de Bretton Woods est pointilleuse sur les questions de bonne gouvernance et de probité dans la gestion des deniers publics. Il s’agit de sujets incontournables dans les discussions relatives à la FEC. Avec la FRD, l’environnement s’inscrit parmi les thématiques majeures.

La Facilité pour la Résilience et la Durabilité vise à appuyer les pays vulnérables au changement climatique. Les discussions sur les enjeux environnementaux expliquent la présence de Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du Développement durable, à la réunion d’hier.

Réformes

Bien que le volet énergétique n’ait pas été frontalement évoqué face à la presse à l’issue de la réunion d’hier, l’énergie reste un sujet délicat dans les négociations avec le FMI. Raison pour laquelle Jean-Baptiste Olivier, ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, a été dans l’équipe de l’Exécutif présente à Iavoloha. En face, Komenan Koffi, spécialiste principal du secteur énergie de la Banque mondiale, a renforcé la délégation du FMI.

Les subventions étatiques à la Jirama constituent souvent le point d’achoppement des discussions. Sur cette question des subventions, justement, Frédéric Lambert estime que la distribution de kits solaires dans le projet “Hazavana ho anao” a “un bon potentiel”. Selon ses dires, “il y a des effets positifs sur le budget puisque cela permet aux ménages qui s’éclairent aujourd’hui au pétrole lampant de s’éclairer à l’énergie de source solaire, donc, c’est beaucoup moins coûteux et cela veut dire qu’il y a un coût moindre pour les ménages mais aussi pour le budget de l’État qui subventionne actuellement le pétrole lampant”.

Le chef de la mission du FMI note aussi “l’effet positif” du projet de distribution de kits solaires sur l’environnement. La raison est qu’il s’agit ici d’utiliser de l’énergie renouvelable. Seulement, le redressement du secteur énergétique afin de soutenir le développement économique reste une problématique. Dans la liste des sujets récurrents dans les négociations avec l’institution de Bretton Woods, le casse-tête de la vérité des prix du carburant n’a pas été évoqué.

Madagascar a décidé de mener de front les négociations pour “un nouvel arrangement” au titre de la FEC et un accord pour bénéficier de la FRD. Les programmes du FMI impliquent inévitablement la mise en œuvre de réformes. “Les programmes du FMI sont là pour appuyer les autorités dans les réformes. Donc, le programme qui serait soutenu par la FEC est assez aligné sur les priorités de la Politique Générale de l’État”, explique le chef de la mission, sur un ton rassurant. À l’entendre, il y aura “un volet renforcement de la gouvernance, des mesures pour aider au développement de l’industrialisation et un renforcement des filets de sécurité social, donc, le capital humain”.

Le président de la République affirme que “Madagascar est déterminé à continuer les efforts pour améliorer la performance économique du pays, à travers une croissance économique soutenue, la création et la valorisation des emplois, la stabilité des prix, l’équilibre externe, ainsi que les réformes institutionnelles”. Selon les explications de Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Économie et des Finances, la mise en œuvre de la nouvelle FEC est prévue être axée sur  quatre piliers. Il y a le pilier monétaire, la gouvernance, la croissance inclusive et le capital humain. Tout dépendra, pourtant, de l’issue des négociations en cours.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

  1. Rainilainga a fort à faire avec ses trois volets pour convaincre le FMI d'ouvrir facilement le robinet du FEC et du FDR . La mauvaise gouvernance est bien la marque de fabrique de ce régime voyou et mafieux et il suffit de voir la situation désastreuse de la compagnie aérienne , de la filière vanille et du secteur minier . Pour l'environnement ce pays ne fait pas assez selon WWF et la représentante résident du PNUD a enfoncé le clou sur les objectifs de développement durable non atteints . Pour l'énergie au lieu de pavoiser sur des parcs solaires et le recrutement d'un expert Israélien pour la JIrama , ce régime pourri et irresponsable est entrain de gâcher l'opportunité de l'indépendance énergétique avec l'immobilisme avec les projets hydroélectriques de VOHIBE et SAHOFIKA . Les subventions et les importations à outrance sont suicidaires pour l'économie de ce pays . Il sert à quoi finalement ce conseiller occulte Gérard Perceau sauf une mainmise de la Françafrique du moment que La France a placé un gouverneur en l'occurrence ce président Français de Madagascar . Et encore on peut comprendre son oligarque mafieux Pierre Bleue qui est là pour un retour sur investissement !

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