Quel visage aura la nouvelle Chambre basse ? |
Les candidats indépendants sont les plus nombreux pour les élections législatives à venir. Persuader ces candidats de rejoindre leurs coalitions est l’enjeu majeur des états-majors politiques.
Deux cent cinquante et un, c’est le nombre des candidats indépendants pour les législatives. Certains d’entre eux se présentent contre nature après avoir été sacrifiés par leurs partis politiques au profit des intérêts de la coalition dont leur parti fait partie. Que ce soit le parti au pouvoir ou les grands partis de l’opposition, de grosses pointures ont dû être laissées de côté. Il existe une possibilité pour ces candidats indépendants refoulés par les grandes plateformes de coalition de changer d’orientation politique s’ils venaient à être élus.
Pour la plateforme « Firaisankina », c’est le « Tiako i Madagasikara » (Tim) de l’ancien président Marc Ravalomanana qui a le plus sacrifié ses membres. Il y a même des députés actuels qui ont dû se présenter en tant qu’indépendants afin de pouvoir prendre part à la course. Emilien Ramboasalama du district Tana IV et Alain Ratsimbazafy d’Atsimondrano, qui sont deux députés Tim, ont payé les frais de la coalition. La question est maintenant de savoir si leur frustration va les amener à changer de camp une fois arrivés à Tsimbazaza.
Pour la coalition pour la majorité présidentielle (Irmar), qui est composée de plusieurs dizaines de partis et groupements politiques ainsi que plusieurs associations, elle aussi a dû écarter quelques-uns de ses membres pour faire place aux autres membres de la coalition. Le « Tanora malagasy vonona » (TGV), comme le Tim, est celui qui a dû faire le plus de concessions. Paul Bert Rahasimanana du Tana IV s’est mué en candidat indépendant afin de pouvoir concourir. Il est difficile de prédire son orientation politique s’il est réélu puisque même s’il a été remplacé par son parti, il est peu probable de le voir s’aligner avec l’opposition.
Géométrie variable
Rien n’est sûr. La frustration d’avoir été remplacé additionnée à l’histoire du caméléonisme politique du pays peuvent changer la donne concernant la majorité à l’Assemblée nationale pour la nouvelle législature qui approche. Convaincre les frustrés de ne pas s’aligner avec les adversaires s’avère être un enjeu de taille pour chaque coalition politique. La plupart des candidats indépendants qui seront élus voudront sûrement rejoindre le groupe parlementaire le plus stable et le plus fort. Ce qui équivaut à celui qui aura le plus d’élus au moment de former la majorité parlementaire.
Comment persuader les indépendants de rejoindre leurs rangs ? C’est le principal souci des états-majors politiques une fois les résultats des élections proclamés. Avec le nombre des candidats indépendants, il est logique qu’ils soient aussi nombreux à être élus. De plus, l’opposition n’a pas pu couvrir l’intégralité des circonscriptions électorales. Persuader les indépendants élus sera un enjeu majeur pour l’opposition dans l’optique d’obtenir la majorité parlementaire à la Chambre basse.
Néanmoins, même si l’Irmar possède des candidats pour les cent vingt districts, il est sûr qu’il va s’approcher des indépendants pour conforter sa position. De plus, plusieurs candidats indépendants sont proches des Orange dont d’anciens ministres et hauts responsables étatiques. Jerry Hatrefindrazana, ancien ministre des Travaux publics, et Princia Soafilira, ancienne ministre de la Population, sont deux exemples d’indépendants qui pourront s’aligner à l’Irmar.
Ravo Andriantsalama