INTERNET - Jongler avec les offres de données

Même si elle était prévue depuis des mois, la fixation des prix planchers du gigaoctet à 0,95 dollar, une décision du gouvernement conforme aux pratiques mondiales, a pris tout le monde de court durant le weekend pascal Les principaux fournisseurs d’accès à internet et sur les réseaux sociaux ont aussitôt adapté leurs offres. Avec l’entrée en vigueur de cette mesure, les offres proposant le gigaoctet à moins de 0,95 dollar, soit 4 160 ariary au taux de change actuel, deviennent de facto illégales. Tel est par exemple le cas de certaines offres des opérateurs qui proposent un tarif de moins de 2 000 ariary le gigaoctet pour pouvoir accéder uniquement à certains canaux de réseaux sociaux.

Ce tarif plancher de 0,95 dollar est encore bien en deçà du prix moyen de l’internet mobile à Madagascar. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), le prix moyen de 2Go d’internet mobile sur la Grande île est de 3,7 dollars, soit 1,85 dollar le gigaoctet. En ariary, cela reviendrait à 8 060 ariary le gigaoctet au cours actuel du dollar.

Ce prix moyen, bien qu’il soit inférieur à celui de l’internet mobile en Afrique subsaharienne qui est de 7,54 dollars, reste encore élevé compte tenu du faible pouvoir d’achat des Malgaches, estime le ministère du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et Télécommunications. D’où cette détermination de ce département de ramener le coût du gigaoctet d’internet mobile à moins d’un dollar. Pour le moment, sur les offres Internet mobile plus élargies à d’autres sites et services en plus des réseaux sociaux les plus utilisés, le gigaoctet peut atteindre jusqu’à 10 000 ariary.

D’après le Plan stratégique du numérique, PSN, 2023-2028, Madagascar enregistre 4,895 millions d’abonnés aux services de données mobiles en 2022, ce qui représente 16,3% de la population, en estimant que le pays comptait 29,96 millions d’habitants au début de l’année 2023. Et en janvier 2024, selon les données de Kepios publiées en février 2024, la Grande île compte 3,80 millions d’utilisateurs des médias sociaux, et quasiment tous utilisent le réseau social Facebook.

Eric Ranjalahy

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