ATSIMO-ANDREFANA - Des campagnes électorales avant l’heure

Les pré-campagnes se mêlent aux campagnes pour certains candidats aux législatives.

Des événements aux allures d’ambiance électorale sont constatés dans quelques districts de la région Atsimo-Andrefana. À un mois des élections législatives, des campagnes déguisées se dessinent.

Pré-campagnes ou campagnes électorales ? L’ambiance actuelle ressemble fortement à des campagnes électorales déguisées. Parmi les sept candidats en lice à Toliara I, deux ou trois occupent la scène médiatique et les réseaux sociaux à un mois des campagnes autorisées par la loi. Une cérémonie de bénédiction d’un candidat dans son quartier par les « Raiamandreny » a fait le tour des réseaux sociaux durant la journée de mercredi et jeudi. Quelques éléments de presse locale ont également relaté le passage du candidat dans la Cité du soleil, qui a également emmené les membres de son parti à une présentation de condoléances auprès d’une autorité locale. 

Un autre candidat, ciblant plutôt les jeunes de Toliara, offre du matériel sportif ainsi que des lampadaires solaires pour les fokontany. Un candidat plus discret dans ses apparitions publiques et ses donations lance quant à lui, des sondages sur les réseaux sociaux. « Quelles sont vos attentes par rapport à un député ? Quels sont selon vous les besoins de la Cité du soleil pour accroître son développement ? » sont entre autres les questions posées. 

Pour Toliara II, depuis le dépôt des candidatures, des candidats se sont distingués par des démonstrations folkloriques dans les rues. Les demandes de bénédiction des « Raiamandreny » sont également médiatisées. « Ces candidats sont en pré-campagne et il n’y a aucune loi qui interdit leurs actions, surtout depuis qu’ils ont obtenu leur numéro officiel pour les votes », éclaire Yolande Harisoa, du démembrement de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) pour Toliara II. « En revanche, durant la pré-campagne, ils ne peuvent pas appeler la population à voter pour eux. Sinon, ils risquent la disqualification », ajoute-t-elle.

Guerre politique

À Ampanihy, l’ambiance est plutôt différente. Elle est marquée par le débat. La possible candidature du ministre de l’Enseignement supérieur démissionnaire, Andriamanantena Razafiharison, à la circonscription d’Ampanihy, suscite la polémique. « Il n’est pas originaire d’ici mais plutôt du district de Betioky. Beaucoup se demandent alors les raisons de son intérêt pour Ampanihy », lance un enseignant local à Ampanihy centre. Le candidat est en effet originaire d’une autre circonscription mais a grandi dans le fokontany d’Ambalatsiefa à Ampanihy, et les origines du côté de sa mère sont enracinées à Ampanihy. Toutefois, il se présente avec Théodore Randriamanga, le maire de Fotadrevo, dans le district d’Ampanihy, en deuxième position sur la liste. 

Celui-ci est connu comme un fervent partisan du TIM, mais c’est aussi un milliardaire, soutien de plusieurs dirigeants du pays. « La combinaison du ministre avec le maire a suscité des débats politiques. Si le ministre cède sa place, le maire deviendra député et restera un adversaire de taille pour Keron Idéalson, l’actuel député d’Ampanihy », explique Ravonison, observateur politique à Toliara. Les deux personnalités sont en effet en « conflit » depuis des années. À Ankazoabo, l’actuel député, Michou Pépin, en lice pour sa propre succession, semble confortable face à son adversaire proposé par la plateforme Firaisankina, Mara Niarisy. Sans faire de tapage médiatique, il laisse la population de sa circonscription parler à sa place, en évoquant ses réalisations à Ankazoabo.

MiotiSoa Mare

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