Plus de quatre cents personnes étaient réunies au Rovan'i Madagasikara à l'occasion du Taom-baovao malagasy. |
Le Taom-baovao malagasy prend de l'ampleur. Hier, plus d'un millier de personnes se sont rassemblées à Mahamasina pour célébrer cette tradition, tandis qu'environ quatre cents autres se sont réunies au Rovan’i Madagasikara.
Solidarité nationale. Malgré les divergences initiales sur la date du Taom-baovao, Nouvel An malgache, la célébration de cet événement emblématique de la culture malgache a eu lieu hier dans une atmosphère d'harmonie, imprégnée de rituels et de traditions ancestrales. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans divers lieux symboliques à travers Madagascar, dont le Rovan’i Madagasikara au Kianja Masoandro, le Stade Mahamasina, Ambohitrabiby, Antongona, et dans les vingt-trois régions de l'île.
Sur le terrain extérieur du stade Barea, des milliers de personnes se sont réunies pour célébrer aux côtés de l'équipe de Hadivory fito sosona et du Fimato, regroupant les gardiens de la culture malgache tels qu'Ankoay Andrianarisoa et Aina Miolampandry. L'événement a été magnifié par des spectacles mettant en lumière la richesse de la musique traditionnelle malgache, présentés par plus de cinquante artistes, se clôturant avec le Hira gasy. Au Rovan’i Madagasikara, environ quatre cent personnes, parmi lesquelles des doyens, des Tangalamena, des représentants du gouvernement, ainsi que des ambassadeurs de divers pays dont la France, le Japon, l'Inde et la Chine, des étudiants du CEG Avaradrova, se sont réunies pour célébrer le Nouvel An dans un esprit de partage et d'unité. Organisé par le ministère de la Communication et de la Culture (MCC) dirigé par le ministre Augustin Andriamananoro, cet événement a été marqué ainsi par des danses enjouées animées par le « Mpianatr’Avaradrova ».
Tradition ancestrale
Le Taom-baovao malagasy incarne l'identité culturelle et la fierté nationale. « En traversant ce Nouvel An, laissons le pardon et la solidarité régner dans notre vie », souligne le ministre Augustin Andriamananoro, lors de son discours. Cette célébration annuelle est un moment clé pour renforcer le lien entre les Malgaches et leur culture.
Les rituels, qu'ils se déroulent au Rovan’i Madagasikara ou au Stade Mahamasina, sont empreints de symbolisme et de signification profonde. La bénédiction des peuples malgaches avec l'eau sacrée par les Raiamandreny ouvre la festivité, suivie du partage de « Tatao » ou « Vary amin-dronono tondrahan-tantely », dont le riz symbolise la gratitude envers Dieu pour les récoltes. Le lait et le miel représentent respectivement la vie et sa douceur. Le Tatao est également partagé avec des souhaits pour l'année à venir. Au cœur de ces rituels, le partage du « Zara hasina » qui sont des « Salohim-bary » et du « Tolotra » avec le « Koba » vient renforcer les liens communautaires et perpétuer les traditions. Ces moments sacrés rappellent l'importance de préserver et de transmettre la richesse culturelle malgache aux générations futures. Alors que la jeune génération exprime un intérêt croissant pour leur héritage culturel, la participation au Taom-baovao malagasy témoigne de l'engagement à préserver cette identité collective. « Cela fait deux ans que je célèbre le Taom-baovao malagasy ici. Cette année, le nombre de Malgaches présents a augmenté », souligne Mino Valisoa Ranaivoarimanana, une jeune participante de 16 ans. Le Taom-baovao malagasy renforce les liens communautaires, ravive l'attachement à la culture malgache et inspire l'espoir d'un avenir où la richesse culturelle de Madagascar continue de rayonner. Le prochain Taom-baovao malagasy est célébré le mois de septembre pour marquer le début de la saison de Lohantaona.
Nicole Rafalimananjara