Le temps s’est arrêté. La panique était totale comme si un puissant tremblement de terre avait secoué la terre entière. On ne savait pas quoi faire. On courrait dans tous les sens comme s’il y avait un avion à rattraper ou un blessé grave à sauver, comme si c’était la fin du monde. On n’a jamais imaginé qu’une coupure des réseaux sociaux en l’occurrence Meta comprenant Facebook et Messenger pouvait causer autant de désarroi chez les usagers. Les gens ont perdu l’accès à leur compte comme s’ils avaient perdu un proche. Une terrible catastrophe unanimement ressentie. On tentait de sauver ce qui pouvait encore l’être en changeant de mot de passe croyant à un immense piratage des comptes. Tentative vaine en désespoir de cause. Tout le monde ignorait l’origine du bug avant un communiqué expliquant la situation.
Quelques heures de sevrage montrant à quel point le monde est addict aux réseaux sociaux, au téléphone, à Facebook, à Messenger. Une véritable métamorphose qui a complètement changé le mode de vie, les habitudes, les cultures, la vie social, le modèle économique. La vie de beaucoup de gens ne peuvent plus se passer des réseaux sociaux à l’image des vendeurs en ligne de toutes sortes.
On se demande comment on a pu passer des siècles sans téléphone, sans réseaux sociaux, sans internet. Il y a trente ans, on écrivait encore les articles d’un journal à la main avant qu’un opérateur de saisie s’en charge. On utilisait une machine à boule, le langage Cobol et Pascal. On faisait du monitoring sur RFI qui n’était pas encore en FM, pour remplir les pages internationales. On se servait des tables de montage pour confectionner une page, article par article rassemblé par scotch sur un support, avant d’être insolée. On refait l’opération pour vingt-quatre, trente-deux pages ou plus. Toute l’opération prenait une nuit entière.
L’ère des computers a complètement révolutionné le processus de fabrication d’un journal. De la rédaction d’un article à l’impression en passant par le montage de la page à l’ordinateur et la correction. Aujourd’hui, on peut même demander à l’intelligence artificielle d’écrire un article à la place du journaliste, un métier en voie de disparition.
On ne peut plus exister sans les nouvelles technologies de l’information. Elles facilitent tout au point de constituer un vrai danger pour la culture et les traditions après avoir déstabilisé la vie familiale et sociale. Les réseaux sociaux raccourcissent les distances à travers les diverses applications mais éloignent les uns des autres avec le temps passé sur son smartphone.
Cette coupure intempestive de Meta a permis de mesurer combien l’attachement à son compte Facebook est plus important que tout autre chose. Ahurissant.
Sylvain Ranjalahy