MAGAZINE - CÉLÉBRATION DU 8 MARS - Femmes engagées, femmes d’action

Dans le vaste panorama professionnel, bien que leur empreinte reste à renforcer, les femmes tracent leur voie avec une implication croissante en politique, entrepreneuriat, sports, recherches et enseignement. Plongeons au cœur de ces parcours inspirants où, en ce jour du 8 mars, des voix féminines résonnent pour exprimer avec force et conviction leurs opinions. Un éclairage captivant sur l'évolution des femmes dans divers domaines.

Femme résiliente et solidaire pour le développement du pays. Telle est la traduction libre du thème de la célébration officielle de la Journée internationale des droits des femmes de cette année. Bien que leur densité en nombre reste à renforcer, les femmes brillent dans différents domaines. Ceci, bien que profitant de l’anarchie des réseaux sociaux, des individus malveillants laissent, à de nombreuses reprises, libre cours à des dérives misogynes.

Les différents obstacles et les barrières érigées par certaines sphères culturelles de la société n’empêchent pas des femmes battantes, engagées et d’action d’exceller. Que ce soit en politique, dans l’entrepreneuriat, dans la recherche, l’enseignement, le sport, au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS), ou dans le secteur du bâtiment et des Travaux publics, de la santé et de nombreux autres domaines. Chaque jour, à chaque occasion, les femmes démontrent leur compétence et leur abnégation dans leur responsabilité respective. Tout en y apportant une touche féminine.

Comme tout droit, les droits des femmes se conquièrent, mais ne se revendiquent pas seulement. Plusieurs l’ont fait par leurs actes. Plusieurs ont démontré que les femmes sont tout autant compétentes et capables de briller, d’exceller dans différents domaines que les hommes. Certaines d’entre elles sont à l’honneur dans ce magazine spécial à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Elles font part de leur parcours, de leur combat quotidien, de leurs idéaux, de leur conviction et de leur motivation.

Trois piliers

En ce 8 mars, il est juste de mettre en avant les femmes qui militent et agissent pour l’Empowerment, notamment les plus vulnérables. Mialy Rajoelina, Première dame, est l’une d’entre elles. Le plus souvent en soutien à son époux, Andry Rajoelina, président de la République, la Première dame est particulièrement active dans les actions visant la résilience et l’autonomisation des femmes, en particulier celles en difficulté.

À l’instar de la Politique générale de l’État (PGE), Mialy Rajoelina axe également ses actions en faveur de l’Empowerment des femmes autour de trois piliers. Il s’agit de l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, la santé mère-enfant et la lutte contre les violences. C’est sur le champ de la formation professionnelle, justement, que la Première dame a donné le coup d’envoi de la célébration officielle du 8 mars, à Toamasina, hier.

La Première dame a remis des certificats à cent-quarante femmes qui ont bouclé une formation en coupe et couture. La formation professionnelle est un volet incontournable de chaque célébration du 8 mars depuis que l’administration Rajoelina est au pouvoir. Un domaine qui, à entendre Mialy Rajoelina, va largement au-delà de la simple programmation événementielle.

“Une formation professionnelle est une occasion d’apprendre, d’acquérir du savoir et du savoir-faire. C’est toujours un bénéfice intellectuel, un atout pour le développement personnel, mais aussi pour celui du pays. Se former n’est pas juste une lubie. La formation professionnelle permet aux femmes de jouir pleinement de leur droit, du droit à l’éducation, du droit d’apprendre, du droit à travailler, du droit à jouir d’un salaire décent, du droit à l’autonomie, du droit à l’émancipation et à l’épanouissement dans la société”, déclare la Première dame.

L’autonomisation et la résilience des femmes sont, justement, parmi les maîtres-mots de la Journée internationale des droits des femmes de cette année. Deux concepts qui impliquent aussi que la personne soit en bonne santé. La santé mère-enfant, qui figure parmi les trois piliers de ses actions, Mialy Rajoelina, à travers l’association Fitia, y est engagée depuis plusieurs années. La Première dame et son équipe ont notamment été à l’avant-garde pour atténuer les effets de la sous-nutrition causée par la sécheresse dans le Sud.

Sur sa lancée, la Première dame a initié la caravane médicale. L’idée est d’aller à la rencontre de la population, rendre le système le plus accessible possible, toucher le plus large public possible. Elle en est à sa 25e tournée. À l’occasion du 8 mars, l’accent est mis sur la santé mère-enfant. La quasi-totalité des services existants dans les grands hôpitaux est présente dans les caravanes médicales. Les consultations, les soins et même les médicaments en stock dans les pharmacies mobiles sont gratuits. Depuis deux ans, une équipe effectuant des tests de dépistage du cancer du sein fait partie de la troupe.

Mialy Rajoelina à Toamasina, hier.

Garry Fabrice Ranaivoson

INSERTION PROFESSIONNELLE - Mialy Rajoelina offre des kits de démarrage aux femmes vulnérables

Cérémonie de remise de certificats et de kits de déma-rrage à cent quarante femmes à Toamasina, hier.

Autonomiser des femmes vulnérables. La Première dame, Mialy Rajoelina, en fait sa priorité. Elle a offert, hier, des kits de démarrage à cent quarante femmes à Toamasina. Elles sont veuves, mères célibataires, victimes de violences, et ont suivi une formation de masse sur la coupe et couture, du 26 février au 7 mars, grâce au programme du ministère de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle. "Je suis ravie que dans le cadre de la célébration du 8 mars 2024, des femmes de la région Atsinanana ont suivi cette formation. Des formations comme celles-ci sont des gages du développement et de l'avenir du pays. Ce n'est pas un luxe. Elles aident les femmes à devenir autonomes. Et ces femmes jouissent pleinement de leurs droits. Le droit d'étudier, le droit de travailler et le droit d'être rémunérée", a déclaré Mialy Rajoelina, dans son discours, lors de la cérémonie de distribution des kits de démarrage et de remise d'attestation de fin de formation en coupe et couture à Toamasina, hier.

Elles ont appris à coudre des blouses d'écolier. Avec leurs acquis, elles pourront coudre des tabliers scolaires avec le ministère de l'Éducation nationale, suivant le projet du président de la République. Et elles pourront, par ailleurs, se lancer dans une activité génératrice de revenus, tout de suite, grâce à ces kits de démarrage offerts par Mialy Rajoelina, qui sont composés de machine à coudre, de ciseau, de mètre ruban, de fils, entre autres. 

Bon exemple

La Première dame croit en ces femmes. " J'ai pu constater pendant mes rencontres avec les femmes dans tout Madagascar, qu'elles disposent d'un savoir-faire pour être autonome. Ce dont elles ont besoin, c'est d'un coup de pouce pour favoriser leur confiance en soi et leur donner de la motivation pour réaliser leur ambition et leur projet", poursuit-elle. Mialy Rajoelina a félicité le ministère de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle dans cette initiative. Elle l'encourage à poursuivre ces formations, dans tout Madagascar. Elle a rappelé que, pendant la célébration du 8 mars 2023, vingt femmes par région ont été invitées dans la capitale, pour suivre des formations en cuisine, en pâtisserie, en gestion simplifiée, sur la lutte contre la violence et sur le planning familial. Un bon exemple à suivre.

Miangaly Ralitera

LAMIA BARDAY- La confiance en soi par l’image 

Lamia Barday se concentre sur l'art de renforcer la confiance en soi ainsi que l'image professionnelle et personnelle. Elle fait cela à travers l'image. 

Dans l'univers complexe de l'image, Lamia Barday se distingue par son approche unique en matière de coaching en image. 

Certifiée et passionnée, elle s'engage à aider chacun à révéler son meilleur potentiel, tant sur le plan professionnel que personnel. À travers son parcours et son expertise, elle incarne l'art subtil de renforcer la confiance en soi par le biais de l'image. « Depuis quelques années, mon engagement s'est porté vers le secteur du textile, spécifiquement dans la conception de vêtements de travail. Cette expérience m'a permis de prendre pleinement conscience de l'importance de la tenue vestimentaire dans la création de notre image personnelle et professionnelle. J'ai réalisé que nos choix vestimentaires jouent un rôle crucial dans la première impression que nous laissons aux autres. Cependant, j'ai également compris qu'il manquait quelque chose pour aller au-delà de l'apparence. C'est ainsi, que j'ai décidé de me focaliser sur l'image, convaincue que la confiance en soi, la posture, les gestes, et bien d'autres éléments étaient essentiels pour compléter cette vision », explique-t-elle. 

Relooking Lamia Barday œuvre pour que chacun puisse rayonner dans tous les aspects de sa vie. Elle guide ses clients avec bienveillance tout en renforçant leur bien-être et leur confiance en eux. 

Confiance en soi

« J'ai entrepris cette nouvelle aventure qui me tenait tant à cœur. Mon objectif est d'aider et de guider les individus vers une meilleure version d'eux-mêmes, ainsi que d'améliorer l'image de leur entreprise, tout en renforçant leur bien-être personnel. Le conseil en image va bien au-delà du simple relooking, c'est une transformation immédiate. En réalité, il est bien plus que cela, commençant par une séance de coaching approfondie visant à comprendre vos besoins, vos objectifs, ainsi que l'image que vous projetez actuellement et celle que vous aspirez à atteindre. Cette approche en conseil en image vous enseigne les outils essentiels pour une évolution sur le long terme. Je ne cherche pas à déguiser chaque individu ; chacun possède sa propre singularité », conclut-elle avec conviction. 

Par son expertise, sa passion et son dévouement, Lamia Barday accompagne ses clients sur le chemin de la confiance en soi et de l'épanouissement personnel. Son approche holistique et personnalisée fait d'elle une référence pour celui ou celle qui souhaite révéler son meilleur potentiel dans tous les aspects de sa vie.

Vola Rasoamanana

Rinah Rakotomanga dénonce une misogynie latente


De Rinah Rakotomanga, beaucoup ne retiennent que ses passages dans les arcanes du pouvoir et les vives altercations qu’elle a eues sur les réseaux sociaux avec d'autres personnalités. Mais cette femme au caractère bien trempé a d’autres cartes dans ses manches, bien peu connues du public. Pour cette journée consacrée aux droits des femmes, elle évoque un sujet souvent occulté par les discours creux et peu adaptés au contexte. 

« Des hommes, nationaux ou étrangers, du secteur public et des entreprises privées, occupant des postes de responsabilité, ont encore dans un coin de leur tête une idée sournoise et suspicieuse sur la réussite des femmes malgaches. Un regard malsain est posé sur les descendantes d’Ève qui ont pris de l’ascendant dans la société. Et même en matière de traitement salarial, à compétences égales, les hommes ont toujours des avantages financiers sur nous, les femmes. Lorsque je remets en question ces inégalités sociales, je froisse certaines susceptibilités masculines et j’attire la foudre de ces hommes, toujours attachés à une sorte de complexe de supériorité. Une notion, à mon avis, obsolète, déphasée, dépassée et hors du temps. Une misogynie en sourdine, déplacée mais qui continue à sévir », fulmine-t-elle.
Pour étayer ses dires, Rinah Rakotomanga cite l’exemple de ce qu’elle a vécu. « En 2019, lorsque j’ai été propulsée à la tête de la compagnie aérienne nationale Air Madagascar et de Madagascar Ground Handling, MGH, qui détient une part importante du capital social d’Air Madagascar, celle-ci était au bord de l’asphyxie et de la faillite financière. Par cet accord nébuleux dit de partenariat stratégique conclu par le régime HVM avec Air Austral, les appareils de la flotte ont été cloués au tarmac et les dettes ont atteint un niveau astronomique. J’ai pu négocier deux vols long-courriers par semaine et faire redécoller trois ATR. Malgré ces performances, j’étais accusée, par mes détracteurs, d’avoir été ou d’être la fossoyeuse d’Air Madagascar. Aujourd’hui, des hommes sont aux manettes de Madagascar Airlines. Quels résultats probants peuvent-ils faire valoir ? », s’interroge-t-elle.

Combats

Pour autant, cette égérie de la République n’entend pas descendre dans la rue pour crier haut et fort ce que beaucoup endurent en silence, même si elle a livré autant de combats sur le front des batailles politiques. Une de ces luttes l'a marquée à jamais. « Lors de la crise politique de 2002, j’officiais en tant que conseillère du Premier ministre Tantely Andrianarivo. Lorsque le rapport de forces a basculé en faveur des milices pro-Marc Ravalomanana, j’ai été contrainte de fuir dans la forêt de Mananara-Nord, étant enceinte. J’ai réussi à regagner la France et à accoucher. De cette douloureuse épreuve, j’ai tiré les leçons en créant des entreprises dans les transports, la messagerie et la logistique ».
Comme aimantée par le milieu politique, elle ne l’a pas quitté. « En 2019, étant conseillère à l’ambassade de Madagascar à Paris, j’ai tout fait pour étouffer l’influence de Gasy Tia Tanindrazana, la diaspora pro-Marc Ravalomanana, contre le pouvoir transitoire. Plus tard, j’ai apporté mes expériences et mes expertises dans la campagne présidentielle du candidat Andry Rajoelina en 2018 ».
Cette carrière professionnelle, jalonnée de péripéties politiques, a commencé au début des années 90, dans l’anonymat, à la Radio Amontana. Mais ce qui a révélé les traits de Rinah Rakotomanga, ce sont ses prestations sur la première chaîne de télévision privée. Elle renferme tout en ouvrant une brèche. « J’ai toujours eu des ambitions politiques. J’en aurai encore. Sous quelle forme ? L’avenir nous le dira ». Le journalisme mène à tout si l’on s’en sort.

Eric Ranjalahy

PR. FANJA RAKOTONDRAJAO - Portrait d’une pionnière à Madagascar 


Itinéraire de la première professeure en mathématiques.
Elle est la première femme malgache à être désignée professeure dans le domaine des mathématiques dans toute la Grande île. Elle se nomme Fanja Rakotondrajao et enseigne à l'université d'Antananarivo, dans le domaine des mathématiques informatiques. 
Dans le domaine des mathématiques, les hommes occupent généralement les plus hautes positions ainsi que les postes les plus importants, étant donné qu'ils sont majoritaires. Les femmes, notamment les Malgaches, ne font pas exception à cette règle. Toutefois, nous pouvons être fiers de compter une femme parmi ces éminents professeurs. Elle est la première et la seule femme, du moins pour le moment, à occuper le poste de professeure en mathématiques à Madagascar. C'est une érudite, et elle apporte sa propre singularité à ce vaste domaine.
Fanja Rakotondrajao a été reconnue comme la première femme professeure en mathématiques à Madagascar en 2021. Dans les nombreux chemins qu'elle a empruntés, elle a dépassé les attentes de ses parents. "Mes parents auraient préféré que je devienne médecin. N'ayant pas été admise en médecine, je suis devenue docteur en mathématiques et j'ai poursuivi mes études pour devenir professeure. Je suis très fière de représenter les femmes dans ce domaine à l'heure actuelle", a-t-elle déclaré avec enthousiasme. Elle a su transformer un grand défi en source de bonheur. 
L'indépendance dans sa vie future était également un de ses objectifs en choisissant ce domaine. 
Miora Raharisolo 

TSIKY MIJORO RAZAFINDRAKOTO - "N’abandonnez jamais vos rêves" 


 Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Tsiky Mijoro Razafindrakoto. J’ai 25 ans et je suis récemment diplômée de l’École Africaine de la Météorologie et de l’Aviation Civile (EAMAC), en tant que contrôleuse de la circulation aérienne. J’ai obtenu mon baccalauréat en 2015. Depuis longtemps,  mon rêve était de devenir contrôleuse de la circulation aérienne, et le seul moyen de réaliser cela était via le concours Asecna. 

 Pourquoi avez-vous choisi votre filière ?

Depuis que j’ai regardé le programme « Mayday, danger dans le ciel » à la télévision, je suis devenue passionnée d’aéronautique et je voulais faire partie du monde de l’aviation.

 Vous êtes major de promotion dans cette école. Quels sont vos secrets ?

Travail, détermination et persévérance. Demander quand on ne sait pas et savoir partager. Mais le plus important, c’est d’avoir la passion. Quand on aime ce que l’on fait, il est plus facile d’apprendre.

 Vous êtes à la fois scientifique, technicienne en aviation civile, major de promotion. Les préjugés diront qu’il est difficile pour une femme de combiner toutes ces capacités. Et vous, que diriez-vous ?

Je dirais que tout est possible, il suffit juste de bien gérer sa vie et son temps. En tant que future contrôleuse de la circulation aérienne, on nous a appris à gérer plusieurs situations en même temps, et je pense que cela peut s’appliquer à la vie quotidienne aussi.

 Quel message voudriez-vous transmettre aux jeunes filles, aux femmes, ?

N’abandonnez jamais vos rêves ! On disait au début que les métiers de l’aviation n’étaient pas pour les femmes, mais aujourd’hui, beaucoup ont réussi à s’imposer dans ce monde initialement masculin. Et pour cela, il faut avoir beaucoup de détermination et de patience.

Miangaly Ralitera

RAFARAVAVITAFIKA RASATA  - “ Devenir diplomate est un rêve d’enfant “


À l’occasion de la journée mondiale des droits de la femme, la ministre des Affaires étrangères partage son ressenti vis-à-vis de son rôle et le fait que c’est une femme et avec un jeune âge. 

 L’Express de Madagascar : Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter le poste de ministre des Affaires étrangères malgré votre jeune âge ?

Devenir diplomate est un rêve d’enfance pour moi. Le film « Le mari de l’ambassadeur » m’a donné l’inspiration pour le devenir. Les études que j’ai entreprises étaient depuis longtemps axées sur ce rêve. Le fait que mes deux parents soient des fonctionnaires, avec mon père qui est un enseignant et ma mère magistrate m’a aussi aidé dans le choix des études à suivre. C’est pour cela que j’ai fait des études de droit. Ce qui a choqué ma mère, c'est le moment où j’ai choisi le parcours de droit public pour ensuite continuer ma voie vers les relations internationales.

 Dans quelle mesure affirmez-vous votre statut vis-à-vis du corps diplomatique avec ce jeune âge ?

Quand je discute avec les partenaires, c’est toujours mon jeune âge qui interpelle en premier lieu. Mais dans un second temps, ils acceptent mon statut vu mon expérience en matière de diplomatie. Même si je suis encore jeune, j’ai une certaine expérience dans ce domaine afin d’accomplir mon devoir. Selon moi, le plus important dans mon métier est de savoir communiquer et convaincre avec tact et maîtrise dans toute prise de décision.

Il est vrai que la plupart des ministres des Affaires étrangères sont d’un âge assez avancé mais il existe aussi des plus jeunes comme le ministre français des Affaires étrangères ou encore celui de la Hongrie, qui comme moi, malgré leur jeune âge, parviennent à accomplir leurs devoirs dans les règles de l’art. Je pense qu’il est tout à fait faisable pour une jeune femme de devenir chef de la diplomatie avec les connaissances et expériences nécessaires. 

 Comment exister dans le monde politique malgache en étant jeune et surtout une femme avec une société malgache à vocation patriarcale ?

Malgré ce patriarcat, force est de constater que la majorité des Malgaches est jeune et les femmes sont même plus nombreuses que les hommes. Donc, je soutiens l’idée qu’une jeune femme peut tenir le rôle de ministre sans être jugée injustement. Depuis la nuit des temps, la femme, surtout la mère tient un rôle très important dans la société malgache. Par conséquent, il convient de se focaliser sur l’aspect genre et non à l’âge. 

 Quelle serait votre message pour les femmes malgaches par rapport à la situation politique afin de les encourager à entrer à leur tour dans ce monde ?

Il ne faut jamais avoir peur, si c’est la peur qui dicte vos prises de décisions, il n’y aura rien qui va aller. Que ce soit dans la vie politique ou dans la vie quotidienne, toute prise de décision devrait être animée par l’amour et non par la peur. Écoutez attentivement la voix de l’amour qui sommeille en vous et vous verrez que les décisions que vous allez prendre seront toujours les bonnes. Pour toutes les femmes malgaches, prenez vos responsabilités, le pays n’attend que cela. Ne regardez pas le passé ni le présent, il faut se focaliser sur l’avenir et ce que vous pouvez apporter pour un avenir plus radieux. N’ayez pas peur, ayez de l’audace pour pouvoir avancer.

Propos recueillis par Garry Fabrice Ranaivoson et transcrits par Ravo Andriantsalama

DR BAOMIAVOTSE VAHINALA RAHARINIRINA - “Madagascar a besoin de plus de femmes engagées “


Docteure Baomiavotse Vahinala Raharinirina, conseillère spéciale du président de la République chargée des affaires économiques et des relations avec le secteur privé

 L'Express de Madagascar : Pourquoi avez-vous choisi de rentrer au pays plutôt que de poursuivre votre carrière universitaire en Europe ?
Après 18 années passées en Europe et malgré mon implication dans des projets associatifs, économiques et de vulgarisation à Madagascar ainsi que dans des initiatives de la diaspora malgache en Europe en faveur de Madagascar, j'ai ressenti le besoin, à l'approche de mes 40 ans, de contribuer à la reconstruction de mon pays d'origine. Ce choix est motivé par ma conviction en notre valeur traditionnelle de "Valimbabena" et par le désir de répondre à un devoir de redevabilité envers mon pays et mes parents. De plus, en observant des compatriotes de la diaspora regrettant de ne pas être rentrés à Madagascar dans leur jeunesse, j'ai pris conscience de l'importance de ce retour. 
 Avez-vous rencontré des obstacles en tant que femme dans vos fonctions publiques ?
Personnellement, je n'ai pas fait face à des obstacles en tant que femme dans mes fonctions. En revanche, en tant que mère, j'ai dû faire d'énormes sacrifices, mes enfants étant restés en Europe depuis quatre ans. Cependant, ce choix familial était motivé par notre volonté de privilégier Madagascar et de contribuer à son développement. 
 Plus de femmes engagées en politique serait-il un atout pour le pays ?
Absolument, mais il faut des femmes préparées, orientées vers les résultats, honnêtes, humanistes, et formées à l'excellence et à l'éthique. Madagascar a besoin de femmes leaders dans toutes les sphères, capables de mobiliser, d'écouter avec bienveillance et d'organiser efficacement. 
 
Comment surmonter la résistance culturelle en politique ?
L'éducation et la mise en avant des succès des femmes en politique sont essentielles pour changer les mentalités. Il est également nécessaire d'inclure les enjeux de genre et d'égalité homme-femme dans nos politiques et programmes de développement. Mon message aux femmes est simple : n'attendez pas d'être invitée, prenez votre place et faites vos preuves. L'excellence au féminin n'est pas un mythe, elle doit être démontrée.
 Comment mobiliser les femmes pour qu'elles s'engagent en politique ?
Nous avons besoin de plus de femmes engagées en politique, mais elles doivent être compétentes et soucieuses de l'éthique. Je crois au pouvoir des maires pour dynamiser leurs territoires et mobiliser. Avec plus de femmes éthiques et compatissantes, nous obtiendrons de meilleurs résultats pour notre pays en difficulté.

Propos recueillis par Garry Fabrice Ranaivoson

LES FEMMES S’EXPRIMENT  

Faniry Daréa Todiambola Razafimandroso, Élève pilote de ligne et fondatrice de l’association Mifanampy à Moramanga

« J’essaie humblement de montrer l’exemple à travers le domaine que j'ai choisi, démontrant ainsi que les femmes peuvent exercer dans tous les domaines. Mon objectif est de motiver les femmes en leur montrant que rien n'est insurmontable. Animée par une vision de l'égalité et de l'autonomisation des femmes et des jeunes filles, je suis consciente des défis qui persistent, notamment le fléau du viol sur mineur, un sujet préoccupant dans notre contexte actuel à Madagascar. Le viol, qu'il soit sur mineur ou non, cause des ravages sur les victimes, allant de troubles psychologiques à des séquelles physiques durables. Chaque enfant a le droit fondamental de grandir dans un environnement sûr et protecteur. En cette journée de 8 mars, ensemble, nous devons redoubler d'efforts pour protéger nos enfants, prévenir ces agressions et créer un monde où chaque enfant peut s'épanouir sans craindre d'être victime de violence ».

Harisoa Muriel Hajanirina, Basketteuse et membre de l’équipe nationale Ankoay


« En cette journée de 8 mars dédiée à la femme, c’est le moment pour nous de démontrer que nous sommes capables de faire quelque chose de grandiose par rapport aux hommes : Créer notre propre entreprise, émerger du lot dans notre sport comme Laura Rasoanaivo en judo. J’attire l’attention de tous par rapport aux cas de viol actuellement. C’est vraiment écœurant de voir  ce qui se passe au pays. Des mesures strictes et sévères doivent être prises pour protéger les petites filles et les femmes en général ».  

Anja Ralaimbelonirina, Joueuse de pétanque, championne de Madagascar 2021


Le 8  mars, c’est la journée dédiée aux femmes et je souhaite le meilleur pour chaque femme. En tant que sportive et joueuse de pétanque, nous ferons tout pour porter haut cette discipline pour l’honneur de Madagascar. Face au problème du pétanque actuellement, nous souhaiterions que des solutions soient trouvées pour le retour du pétanque malgache sur le giron mondial ».

Tsifiregna Rosa Lalao, Lieutenant-colonel, médecin pédiatre


« Le 8 mars symbolise une journée d’action des femmes pour mettre en exergue le droit de la femme et surtout pour mettre fin à la discrimination de genre. La femme a une place importante dans la société en participant activement à la vie sociale politique et économique. Nous, femmes militaires, sommes l’image de cette égalité de genre et surtout de la modernisation du Tafika malagasy. Ceci concorde avec la Politique générale de l’État ». 

L'Express de Madagascar

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