DIANA - Les ressources mellifères menacées

Dr Toky  Rakotondrafara lors de l’atelier  régional  sur la mise  en  œuvre du  plan régional  de lutte contre les maladies  des abeilles .

La maladie varroase est apparue à Madagascar depuis l’année 2010 et ne cesse de se propager dans la Grande île. La région Diana en est victime.

Cette maladie, très contagieuse, a été identifiée pour la première fois en octobre 2019 dans la commune rurale d’Ambalahonko, district d’Ambanja. En 2022, tous les districts de la région Diana sont attaqués par le varroa. Malgré la présence des différents produits existants depuis quelques années, on constate à l’heure actuelle que la grande majorité des ruches dans la région est infectée, à des niveaux très variables et souvent très importants.

Actuellement, elle conserve une place importante parmi les causes multifactorielles évoquées lors de mortalités anormales observées et entraînant une nette diminution de production de miel. Or, la filière miel est porteuse et rentable dans la région. Cette dernière compte environ plus de six cents apiculteurs, dont 25 % traditionnels, 19 % semi-améliorés, 48 % en cours de modernisation et 8 % modernes. L’existence de plusieurs projets qui interviennent dans la filière apicole, surtout au sein des aires protégées, est un atout pour la région. 

Et la présence d’une société exportatrice de miel dénommée Distrimax à Nosy Be est une opportunité. Pourtant, une faible production de miel est constatée à cause de la présence des maladies, ennemis des abeilles.

Approche concertée

Selon les explications du Dr Toky Rakotondrafara, chef de service régional de la direction régionale de l’élevage, la varroase est une maladie causée par le varroa, un acarien qui suce le sang des abeilles.

 Ce parasite se nourrit par la piqûre de l’hémolymphe des abeilles et entraîne l’anémie ou, pire, la mort. En attaquant tout à la fois les couvains et adultes des abeilles, il se situe sur le dos des abeilles, de caractère hématophage. Et il empêche la survie des abeilles, qu’elles soient domestiques ou sauvages. La transmission se fait par contact direct par essaimage ou désertion, déplacement de colonie infestée (transhumance).

Une ruche infestée par le varroa peut se dépeupler au bout de quelques mois. Non seulement le varroa affaiblit l’abeille, mais il transmet également des virus qui abîment ses ailes et tuent les colonies. Un taux d’infestation de 5 % de varroa entraîne une perte de production de 5 kg.

Outre la varroase, dans la région Diana, il existe également deux principales maladies et ennemis des abeilles. Il s’agit de la fausse teigne et du petit coléoptère ou « Kakabe ».

La première est un papillon de nuit qui se développe à l’intérieur de la ruche. Sa larve est appelée localement « Sababaka » ou chenille. Tandis que le deuxième est un insecte qui vit dans le coin de la ruche. Les femelles pondent dans les alvéoles du couvain et creusent des tunnels dans le cadre du miel. L’affaiblissement de la colonie, la désertion et l’abandon par les abeilles de la ruche gravement touchée sont les conséquences.

Face à cette situation, les apiculteurs de la région doivent faire face à ces maladies qui frappent les abeilles, réduisent leur production et tuent les colonies.

Pour avoir une approche concertée, ils se sont réunis au restaurant Passion Gourmand hier afin de mettre en place un plan régional de surveillance et de lutte coordonnée contre les maladies des abeilles. Cet atelier apparaît comme une étape essentielle pour lutter avec efficacité contre ces fléaux dans tous les sites apicoles. À cet effet, un certain nombre d’actions ont été définies.

« Ce plan de surveillance et de lutte coordonnée contre les maladies a pour objectif de réduire le taux d’infestation des maladies au sein des ruchers dans la région et pour harmoniser l’approche de la lutte dans les sites apicoles au niveau régional », a souligné le directeur du développement du gouvernorat, Théogène Belahy.

Le travail qui sera effectué dans le cadre d’un plan régional pourrait constituer les premières briques d’une organisation sanitaire réactive face aux différents dangers sanitaires qui menacent l’apiculture.

Raheriniaina

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