Charlatana

On aura tout vu avec ces faux pasteurs faiseurs de miracles. On croyait avoir atteint le summum de la bêtise et de la crédulité avec celui qui prétendait pouvoir transformer un nain en un géant, et bien non. Un autre a fait plus fort en ambitionnant de pouvoir changer le sexe d’un bébé à un mois de sa naissance quel que soit le verdict de l’échographie. Il a tenté l’expérience sur une femme enceinte dans son temple dont la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. La séquence n’a pas montré s’il a joué lui-même le sage-femme lors de l’accouchement. Mais il y a fort à parier qu’il s’agissait de sornettes comme on en entend de plus en plus ici et là. Le drame est que le temple est rempli à ras bord de ces gens qui croient que quelqu’un peut encore marcher sur l’eau ou séparer l’océan. L’extrême pauvreté et le faible niveau d’éducation sont mis à profit par les gourous de ces églises pour faire croire aux vertus de la bonne parole.

Certains temples de la « petite église » atteignent le sommet du gigantisme à se demander si les censeurs des avoirs illicites y ont jeté un coup d’œil.

Il est des politiciens comme il est de ces charlatans invétérés, ils brassent du vent. À cette nuance près que les politiciens font des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient tandis que les soi-disant faiseurs de miracles passent à l’action sans garantir le résultat.

Il n’y a pas que certains pasteurs qui tournent leurs fidèles en bourrique, il y a également de vrais charlatans qui font la promotion d’un médicament miracle qui peut guérir n’importe quelle maladie. Là aussi, la démarche marketing et la publicité font le tour des réseaux sociaux sinon les marchés de la capitale où le succès de ce baume miracle fait fureur. Comment peut-il en être autrement quand le prix d’un médicament peut atteindre le montant du salaire minimum d’un fonctionnaire ? Quand les soins coûtent les yeux de la tête et que ceux qui souffrent d’une maladie chronique sont réduits à soumettre leur salut à la providence ou à des campagnes sporadiques de soins gratuits. Les réseaux sociaux débordent d’appels SOS, aussi pathétiques les uns que les autres, en faveur d’un enfant cancéreux, d’un autre souffrant d’insuffisance rénale chronique et bien d’autres. La générosité des samaritains et des bonnes âmes s’incline devant la demande sans cesse croissante.

S’il y a vraiment un miracle à faire, c’est à propos de l’éradication de la pauvreté. Si on pouvait réunir tous les faiseurs de miracles en un seul parti et qu’ils unissent leur super pouvoir, on pourrait déplacer les montagnes. Ou plutôt empêcher les grosses pierres d’Ampamarinana de s’écrouler.

Sylvain Ranjalahy

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