SANTÉ PUBLIQUE - La conjonctivite frappe fort à Toliara

Les traitements de la conjonctive sont gratuits au niveau des CSB à Toliara I et II

Des écoliers, des journalistes, des fonctionnaires, des commerçants sont touchés par la conjonctivite dans la Cité du Soleil. Toutefois, les malades ne se rendent pas chez les médecins. 

Elle est annoncée depuis un mois mais c’est maintenant qu’elle décide de frapper. La conjonctivite touche diverses catégories de personnes dans la Cité du Soleil. Les écoliers, les collégiens, notamment, sont les plus touchés. Des établissements interdisent carrément la présence d’élèves malades et les renvoient tout de suite rentrer mais d’autres les tolèrent. 

« Mon fils est atteint de conjonctivite, mais son école ne lui interdit pas l’accès. Les responsables nous ont simplement demandé de lui mettre des lunettes noires », explique une mère de famille dont le fils étudie dans un collège se trouvant dans le quartier de Tsienengea. 

Des élèves de 8, 10, 12 ans avec des lunettes noires circulent ainsi dans la ville ou sont accompagnés de leurs parents aux allers et retours de l’école. Dans les bureaux, des employés se mettent également à se parer des lunettes noires. Ils ne peuvent s’absenter et préfèrent prendre « cette précaution ». Dans une habitation à Tsianaloka, tous les locataires se retrouvent malades après qu’une seule personne soit tombée malade, il y a une semaine. 

« Nous sommes cinq familles à habiter dans cette enceinte. Cette épidémie a atteint un père de famille, il a ensuite transmis la maladie à sa femme, puis à ses deux enfants. La contagion ne s’est arrêtée que lorsque tout le monde s’est retrouvé malade », explique Elysée Randriamalala, qui a été le dernier à attraper la maladie dans l’enceinte. 

Pénurie 

La contamination a pris de l’ampleur le week-end dernier. De nombreux individus se sont précipités vers les pharmacies à la recherche du collyre « Gentamycine », indiqué sur les réseaux sociaux comme pouvant soulager les symptômes de la conjonctivite. Les consultations et les soins adéquats s’effectuent sur les réseaux sociaux indiquant divers traitements. « J’ai d’abord demandé à un ami médecin lequel m’a indiqué le collyre Gentamycine. J’ai fait le tour des pharmacies à Toliara, mais il n’y en avait pas », raconte Elysée Randriamalala. 

Les traitements, qui ne sont pas toujours disponibles de manière fiable, continuaient ainsi à être proposés sur les réseaux sociaux. Ils vont du sérum nasal pour bébés au savon de type Nosy, jusqu’au comprimé Cotrimoxazole à diluer dans de l’eau pour en faire un collyre. 

« Dans notre quartier, les malades ne sont pas motivés à rejoindre les CSB pour se faire soigner. Ils se contentent de l’automédication, traditionnelle ou moderne », souligne Randrianalisoa, habitant le quartier de Betania. Aux précisions obtenues, les collyres sont approvisionnés depuis le début de la semaine auprès des CSB de Toliara I et Toliara II. 

Les sensibilisations aux gestes barrières et à la nécessité de consulter les établissements hospitaliers ont débuté à l’université de Maninday, en collaboration avec la direction régionale de la Santé Atsimo-Andrefana, qui déconseille l’automédication. Les conjonctivites mal traitées peuvent entraîner des complications telles que des cataractes ou d’autres problèmes pour la rétine et l’humeur aqueuse. Les chiffres précis sur le nombre de malades à Toliara ne sont pas encore disponibles.

MiotiSoa Mare

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