L’Assemblée nationale aura un nouveau visage à l’issue du scrutin du 29 mai. |
Les états-majors politiques s’activent pour préparer au mieux la course aux sièges à l’Assemblée nationale. Avec la nouvelle configuration de l’arène politique, les prochaines législatives annoncent de belles batailles électorales.
La majorité à l’Assemblée nationale, tel est le but des différentes écuries politiques qui comptent aligner des candidats aux prochaines élections législatives. En coulisse, la sélection des porte-étendards de chaque camp va bon train. Tandis que dans certains médias et sur les réseaux sociaux, des personnalités font déjà part de leurs ambitions.
Au regard des manœuvres en cours, il y a de belles batailles en perspective pour le scrutin du 29 mai. La première indication est le nouveau schéma qui se dessine dans l’arène politique. De prime abord, il y aura un face-à-face avec le camp présidentiel, d’une part, et l’opposition menée par les anciens prétendants à la magistrature suprême, d’autre part. Si, jusqu’à l’heure, la coalition au pouvoir forme un front unique, en face, les opposants menés par les anciens candidats sont divisés en deux blocs.
Après avoir boycotté l’élection présidentielle, les dix personnalités qui ont formé le collectif des candidats se décident à entrer dans la danse pour la députation. La solidarité qu’ils ont claironnée n’a pas résisté à la lutte pour le leadership des opposants pour affronter les urnes. En conséquence, d’un côté, il y a le collectif des Malagasy avec dans ses rangs les anciens candidats Hajo Andrianainarivelo, Roland Ratsiraka, Tahina Razafinjoelina, Jean Jacques Ratsietison et Andry Raobelina.
De l’autre côté, les entités politiques conduites par les anciens candidats Marc Ravalomanana, Siteny Randrianasoloniaiko, August Paraina, Jean Brunelle Razafitsiandraofa et Hery Rajaonarimampianina composent la plateforme Firaisankina. À en juger les résultats de la présidentielle, cette dernière a une longueur d’avance sur le collectif des Malagasy. La plateforme Firaisankina compte dans ses rangs trois anciens candidats classés respectivement 2nd, 3e et 4e de la course pour Iavoloha.
Choix décisif
En face, les Orange comptent maintenir et réitérer leur performance lors des législatives de 2019. Ils étaient sortis de la joute électorale avec une majorité écrasante à la Chambre basse. Le camp présidentiel est toujours bien placé pour réaliser une bonne performance à la députation. Seulement, la chasse aux sièges à l’institution de Tsimbazaza est une élection de proximité. Outre la couleur politique, le choix des candidats peut être décisif. Une erreur de casting peut conduire à une débâcle électorale.
Jusqu’ici, le camp présidentiel ne veut pas dévoiler dans quelle configuration elle compte s’engager dans les législatives. Il est probable qu’il rassemble ses candidats sous une même bannière, à l’instar de la plateforme “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (IRD), en 2019. À l’instar des entités ayant soutenu Andry Rajoelina, président de la République, durant la course pour Iavoloha, une pléthore de candidats souhaite endosser la casaque orange à la députation.
Des personnalités connues pour leur antipathie et partageant la même circonscription ont soutenu le chef de l’État durant sa campagne électorale. Selon les indiscrétions, des personnalités comptent s’engager dans la bataille électorale, qu’elles soient sélectionnées comme porte-fanion des Orange ou non, quitte à s’aligner en tant que candidat indépendant. Dans la liste, il y a des députés sortants, des anciens députés, des maires sortants et d’anciens ministres. Des ministres souhaiteraient également le statut de tête de liste du camp présidentiel, tout comme des gouverneurs.
Dans certains districts, il semble peu probable que certaines personnalités politiques connues pour leur antipathie mutuelle, soient colistiers. Dans d’autres circonscriptions, le débat serait de savoir qui sera tête de liste. En face, l’opposition compte également tirer son épingle du jeu. Selon les indiscrétions, la plateforme Firaisankina courtise ardemment des personnalités politiques connues, des anciens députés écartés du pouvoir et des individus avec de fortes notoriétés locales.
L’ébullition actuelle au sein de l’arène politique promet des législatives disputées, du moins lors des campagnes électorales dans un certain nombre de circonscriptions. C’est le cas du district de Toliara I, par exemple. La bataille électorale pourrait également être animée dans les districts de Sambava, d’Antananarivo IV, à Betioky Atsimo et Ampanihy Andrefana. Les districts d’Ambovombe et Amboasary Atsimo pourraient aussi proposer de beaux duels électoraux entre des candidats ayant soutenu le Chef de l’État à la présidentielle.
Garry Fabrice Ranaivoso