Des enseignants et des étudiants ont répondu présent à la célébration à Ankatso, hier |
La langue malgache fait face à plusieurs difficultés. Son utilisation reste limitée dans la Grande île, car ces obstacles sont perceptibles partout, surtout dans le domaine de l’éducation et du travail. Hier, lors de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle, des chercheurs et enseignants, ainsi que des étudiants, se sont rendus en nombre à Ankatso pour participer à une conférence-débat animée par ces chercheurs. Le thème portait sur le domaine du travail. La problématique soulevée est de savoir si la langue malgache peut être pleinement utilisée dans le milieu professionnel. Les débats et les discussions avec ces acteurs utilisateurs de la langue malgache témoignent du fait que cet objectif est encore très loin d’être atteint.
De nombreux domaines présentent encore des lacunes dans l’utilisation de la langue malgache. La politique de l’État constitue le premier obstacle selon ces enseignants. « Notre Constitution autorise l’usage du français et du malgache dans la Grande île. Le choix se pose. Si la loi permet l’usage des deux langues, où devrions-nous accorder plus d’importance à la langue malgache ? », explique le Professeur Jeannot Ranaivoson Fils, chef du département d’études malgaches à l’université d’Antananarivo. Une modification de cette loi devrait intervenir, a-t-il demandé, car actuellement, personne ne la respecte, quelle que soit la langue utilisée.
D’autre part, le manque de vocabulaire est également une problématique. Récemment, de nouveaux termes ont été introduits par les académiciens. Cependant, pour l’instant, les livres sont les seuls moyens de les diffuser, ce qui maintient la société à l’écart. « Combien de Malgaches aiment lire aujourd’hui ? La diffusion de ces nouveaux termes nécessite encore beaucoup d’efforts car les livres ne sont pas largement diffusés. Ils devraient également être intégrés fréquemment dans les programmes scolaires pour devenir une habitude, car c’est ainsi qu’ils deviendront utiles », a-t-il ajouté. Les efforts doivent être intensifiés pour susciter un réel engouement pour la langue malgache.
Miora Raharisolo