Une vive polémique éclate. Sans être d’utilité publique. Des chanteurs originaires du Nordouest du pays s’insurgent que des vendeurs de feuilles de khat du côté du quartier des 67 hectares aient été arrêtés par la police Pour eux, il s’agit d’une mesure arbitraire. Les chansons avec lesquelles tout le pays danse, s’inspiraient de cette prise de stimulant.. Ils auraient été soupçonnés de vente, en sous-main, de drogue dure, rétorque la version officielle.
Ces faits de sociétés, anodins s’il en est, dénotent une fracture culturelle évidente. Ce qui semble être une pratique au quotidien, mâcher du khat ailleurs, peut éveiller un certain malaise ici. Des déclarations à la limite des connotations ethniques ont même été entendues. D’où les difficultés à se mettre d’accord sur les principes du vivre ensemble. Dans la mesure où la capitale abrite un flux important de migrants, sans en avoir les capacités matérielles de les accueillir. En matière d’infrastructures publiques et d’offres d’emplois sur le marché du travail. Une tension sociale se crée presque par nature, au-delà des hypocrisies, à fleur de peau, vantant l’unité nationale, du bout des lèvres.
Dans ces flots d’inconnus et de prédateurs en quête d’argent facile, Madagascar est devenu, un creuset, une plaque tournante des trafics de drogues, en tout genre, dans le bassin de l’océan Indien. Combien sont-elles ces filles qui ont accepté d’être des mules qui croupissent pour des années encore dans les prisons d’à côté pour des grammes de cocaïne ou d’héroïne interceptés à l’aéroport où elles pensaient débarquer pour fuir à jamais la misère de chez elles? Une femme malgache de bonne société, en voyage, avec tous les papiers en règle, peut avoir des ennuis pour des heures avec la police des frontières des îles voisines, à cause de cette mauvaise réputation ineffable de leurs compatriotes. Pour demain, mieux vaut passer des moments tranquilles à deux. Loin de ces hallucinations d’un bonheur irréel
Eric Ranjalahy