Un satisfecit au milieu des interrogations. Selon la Banque centrale dans sa note intitulée « Situation récente et perspectives » à fin décembre 2023, les réserves officielles de change se sont établies à 2 642,5 millions de dollars US, représentant 5,8 mois d’importations, contre 2 130,9 millions de dollars US à fin décembre 2022, soit l’équivalent de 4,2 mois d’importations. Un tel constat ne peut que rassurer le milieu des affaires, très sensible aux moindres convulsions monétaires.
Le mot « officiel » prend ici une connotation importante à cause du non-rapatriement des devises issues des exportations. D’autant que, selon toujours ce rapport de la Banque centrale «du côté des exportations, les recettes des principaux produits phares ont reculé. Les exportations de vanille ont diminué de 49,6 % à la suite de la réduction de 38,8 % du volume et de 17,6 % du prix moyen. De même, les recettes de girofle ont été réduites de 9,6 %, dues à la baisse de 14,7 % du volume et ce, malgré la hausse de 6,0 % de son prix moyen. Les exportations des « entreprises franches » se sont repliées de 5,4 % du fait de la diminution de leur prix à l’international (-8,4 %), le volume ayant augmenté de 3,3 % sur la période. Quant aux exportations de « cobalt » et de « nickel », les manques à gagner ont été respectivement de 48,2 % et de 5,8 %, principalement attribuables aux baisses respectives de leurs prix à l’international de 50,4 % et de 7,0 %. Cependant, certains produits tels que le « minerai de titane » (+27,1 %) et le « minerai de zirconium » (+8,5 %) ont vu leurs recettes s’améliorer ».
Pour compenser ces déficits en série « une aide à la balance des paiements de 65,1 millions de dollars US a été débloquée dans le cadre du programme Facilité Élargie de Crédit (FEC) avec le FMI. De même, d’importants achats nets de devises de 304,8 millions de dollars US ont été réalisés par BFM sur le Marché interbancaire de devises, MID ».
Il ressort ainsi que l’économie de Madagascar est tributaire des transactions commerciales internationales. La mondialisation n’a jamais été aussi impitoyable que ces dernières années.
Eric Ranjalahy