SECTEUR DU BÂTIMENT - Une croissance constante et en béton

L’industrie de la construction compte pour moins de 4% du PIB. 

L’industrie du BTP connaît une croissance spectaculaire. Et celle-ci n’est pas prête de s’arrêter, du moins pour les mois qui vont suivre. 

Il ne faut pas aller loin. Il suffit de regarder le foisonnement des constructions à l’échelle des quartiers pour constater que le secteur du bâtiment et les consommables nécessaires à celui-ci gardent leur verve et ce, malgré la hausse des prix des matériaux de constructions. Les voyants sont au vert pour une croissance soutenue de ce secteur qui, selon le document de performances annexé à la Loi de finances 2024, est porté à 5,2% pour cette année contre 4,6% pour l’exercice 2023. 

Une croissance due, entre autres, aux différents chantiers entrepris par le gouvernement en termes d’infrastructures. «Ce sont les matériaux pour les projets de construction tels que l’autoroute reliant Antananarivo et Toamasina, la réfection et réhabilitation de routes, la construction de nouvelles infrastructures comme les écoles et hôpitaux ainsi que l’augmentation des investissements dans ce secteur qui cristallisent cette croissance spectaculaire du bâtiment à Madagascar. En effet, c’est ce secteur qui figure parmi les moins touchés par la crise sanitaire», estime un urbaniste. 

Coûts faramineux

Pour donner un exemple plus concret de l’évolution depuis ces trois dernières années du secteur du BTP, la consommation de matériaux de construction n’a cessé d’augmenter. Pour ne parler, par exemple, que du ciment, l’année précédente a été son moment de gloire avec une importation dépassant largement celle de 2022. Plus de huit cent vingt-sept mille tonnes de ciment ont alors été mis à la consommation pour cette seule année. Et cette croissance est prévue augmenter d’ici quelques années car, selon les analystes, la consommation de ciment pourrait doubler d’ici 2030. La contribution de l’industrie de la construction au Produit intérieur brut du pays s’élève en moyenne à un peu moins de 4% de celui-ci et ce, depuis dix ans. 

L’urbanisation fait également office de poutre soutenant la croissance du secteur BTP. En sillonnant les quartiers industriels et commerciaux de la capitale, force est de constater qu’en deçà de la forêt de béton qui commence à couvrir la ville, les ménages des particuliers poussent presque à chaque coin de rue. Et ce, malgré la lourdeur administrative et les coûts faramineux pour obtenir un permis de construire. «Cela est dû au fait que les constructions informelles pullulent, sans véritable suivi des normes d’urbanisation», confie, pour sa part, un chercheur en histoire de l’architecture. 

Toutefois, le fait est que le désir ne s’est pas tu chez une grande partie des malgaches qui désirent encore posséder une habitation qui leur est propre. Pour le moment, aucun baromètre ne peut mesurer chirurgicalement les fluctuations des coûts du logement. Il faut aller au plus près de l’action, chez les locataires, lesquels peinent à trouver des logements décents à moindre prix. «Il faut compter 250 000 à un million d’ariary par mois pour un petit appartement de deux pièces à Antananarivo», confie Marcel, rabatteur pour des maisons à louer depuis cinq ans. 

Itamara  Randriamamonjy

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