Depuis la fin des années 90, la concurrence au sein du secteur bancaire ne cesse de croître. |
La concurrence entre les établissements de crédit monte en intensité. C’était à prévoir, surtout avec l’arrivée dans le secteur de nouveaux acteurs et établissements depuis le dernier trimestre de 2023.
Rude. Bien que les taux directeurs de la Banque centrale n’aient pas été changés au trimestre dernier et que le contexte socio-politique n’ait pas connu de brusques évolutions, une micro secousse vient quand même ébranler le secteur bancaire de la Grande île, avec la concurrence qui devient de plus en plus rude dans le microcosme des banques territoriales. C’est ce dont fait état la Banque Centrale de Madagascar dans son dernier rapport d’enquête sur le secteur bancaire. Une vision qui est d’ailleurs partagée par une moitié des banques territoriales et autres établissements de crédits installés à Madagascar dans l’enquête réalisée par la BFM.
«La concurrence entre les établissements de crédit a constitué un autre facteur limitant l’expansion des activités des banques», fait-on savoir. Les choses se corsent d’autant plus qu’un nouvel établissement bancaire vient de faire son apparition sur le marché fin 2023. À en croire la Banque Centrale, cette nouveauté dans le secteur bancaire risque d’accentuer la compétition locale. Le nombre d’acteurs venant étoffer les services bancaires à Madagascar actuellement est pressenti augmenter «avec l’arrivée d’une nouvelle banque sur le marché durant le troisième trimestre», comme l’indique la BFM, mais aussi en cette année, le lancement d’autres acteurs comme par exemple la Paositra Malagasy dans les services de microfinance.
«Cette concurrence est prévue s’amplifier davantage au cours des mois à venir», évoque-t-on. Il y a aussi pour les banques la nécessité de consolider leur position face à une éventuelle arrivée de nouveaux acteurs.
Forte présence
Actuellement, le fait est que les banques bataillent déjà pour se faire une place dans le milieu. Essayant ainsi d’attirer à qui mieux mieux vers eux une clientèle locale assez réticente mais déjà aussi sous-bancarisée. En témoigne la forte présence des banques lors d’événements économiques d’envergure comme les foires et expositions ou encore les salons, pendant lesquels les stands de ces établissements foisonnent. Comme quoi, «rien n’est acquis» dans ce monde de la finance. Cette concurrence accentuée figure parmi les quatre premiers facteurs limitant les activités bancaires.
Les trois autres facteurs ralentissant les activités des banques territoriales se résument aussi dans les difficultés découlant de raisons socio-politiques et de l’incertitude sur la conjoncture économique. «Les activités des banques ont été principalement « contraintes » par l’« incertitude liée au contexte socio-politique ». De plus, l’« incertitude de la conjoncture économique » a amplifié cette situation pour 83,3 % des banques», indique la BFM. En troisième position, l’augmentation du niveau général des prix constitue l’autre facteur limitant le développement des activités pour 58,3 % des banques. L’augmentation générale des prix au niveau mondial et au niveau local a affecté les activités de crédit, affirme la BFM dans ses explications.
Itamara Randriamamonjy