Bien que la dette publique mondiale enfle, le recours à la dette reste fortement recommandé. |
Pour soutenir la croissance et anticiper les éventuels besoins de financements dédiés aux services publics, un recours à la dette est encouragé.
Paradoxal. Et pourtant, le recours à la dette est encouragé malgré l’envolée de la dette publique à l’échelle mondiale. Les autorités publiques soutiennent que la relance économique se doit, sur les prochaines années, d’être soutenu par un endettement encore plus poussé. C’est ce que préconise le ministère de l’Économie et des finances, à travers le Trésor public dans l’Analyse de la Viabilité de la Dette (AVD) 2023. «Ce qui est plutôt paradoxal car le défi actuel est de sortir les pays d’un contexte de faible croissance et de dettes élevées. Pourtant, il s’avère une fois de plus que pour booster la croissance, il faudra encore plus s’endetter», indique le document. Il s’agit ici d’une recommandation qui pourrait porter à confusion, d’où la nécessité de prendre des pincettes sur un sujet aussi vital que délicat. Au vu des besoins de financement de part et d’autre des services publics, mais aussi des projets censés porter la croissance économique 2024 et les années à venir, le besoin de recourir à la dette est d’une importance capitale.
La dette publique peut soutenir l’économie durant les périodes de faible activité ou à financer des dépenses utiles pour l’avenir, en l’occurrence les projets de croissance susmentionnés. Cette recommandation de s’appuyer sur l’endettement pourrait donc être interprétée comme une anticipation du contexte économique mondial en 2024 qui s’annonce d’ores et déjà compliqué en raison de plusieurs facteurs, mais aussi comme un moyen de soutenir, à l’image de piliers les perspectives de croissance de la Grande île. «À l’aune du reste du monde, Madagascar est également appelé à mobiliser diverses ressources pour assurer le financement de sa relance économique et de son développement», peut-on lire dans le document annexé à la loi de finances 2024.
Modéré
Autant de financements sont à mobiliser pour une relance économique effective, notamment dans le domaine de la nutrition, la santé, l’énergie, l’éducation et autres. Tout l’enjeu réside maintenant, à l’instar de l’embrayage d’un véhicule, dans le jaugeage des dépenses, des recettes et surtout du niveau d’endettement, pouvant comporter des risques. «Toutefois, dans son endettement, l’État doit agir prudemment de manière à ne pas s’endetter sans atteindre les objectifs de croissance voulus», indique le MEF. Pour l’instant, le risque de surendettement reste modéré si l’on se réfère aux dernières statistiques disponibles. Fin 2023, le stock de la dette publique est estimé à 49,2% du PIB, soit à plus de 7 600 millions de dollars ce qui est légèrement en hausse par rapport à 2022 où il a été établi à 40,9% du PIB, soit à 6 866, 3 millions de dollars. C’est l’encours à la dette extérieure qui représente le plus dans le portefeuille de la dette publique avec 71,5% de celui-ci. L’encours de la dette intérieure quant à elle, représente 14% du Produit Intérieur Brut.
Itamara Randriamamonjy