Lors de son passage dans la région SAVA, Andry Rajoelina a remis des cartes | biométriques aux planteurs de vanille. |
Pour plus de valeur ajoutée. Andry Rajoelina a annoncé dans son discours de vœux à la Nation sa volonté de faciliter la transformation locale de vanille, avec pour effet la multiplication d’usines d’extraction à Madagascar.
Cette mesure vise « l’exportation de vanille transformée, plus rémunératrice ; et pour protéger la filière et juguler le prix des gousses », souligne le président Andry Rajoelina.
La protection de la vanille se justifie non seulement en tant que filière porteuse de l’économie, mais également en tant que filière de souveraineté pour Madagascar. Des extractions d’huiles essentielles de vanille s’opèrent d’ailleurs déjà dans la Grande île, mais elles sont peu nombreuses, la majorité des opérateurs préférant l’exportation de gousses de vanille, pourvoyeurs de devises. Cependant, les revenus peuvent être optimisés en favorisant l’exportation de produits transformés, ce qui valoriserait dans la même foulée une chaîne de valeur plus rémunératrice.
Entre une gousse de vanille et un extrait d’huile essentielle de vanille, les revenus diffèrent considérablement. Un kilo de vanille est exporté FOB à 250 dollars, qui, en fin de procédé d’extraction, produit 20 à 50 grammes de vanilline. En ce qui concerne les autres arômes, la gousse de vanille contient plus de cent cinquante composés.
Technologie disponible
Pour le prix, 30 ml d’huiles extraites de vanille valent 123 000 ariary à Madagascar, tandis qu’en Europe, 10 ml coûtent environ 120 euros, soit plus de 600 000 ariary. Le litre est estimé à partir de 1 175 euros en Europe, soit près de six millions d’ariary. Pour la poudre de vanille, il s’achète à partir de dix euros le récipient de dix grammes.
La technologie d’extraction et de distillation est également disponible localement, si l’on s’en tient à la force de la filière huilerie essentielle. Dans les principales chaînes de valeur agroalimentaires, des efforts sont déployés pour soutenir la mise en place de systèmes efficaces, diversifiés et durables pour les cultures d’exportation à fort potentiel. La vanille de Madagascar bénéficie déjà d’une renommée internationale. La filière présente une bonne dynamique et bénéficie du soutien de partenaires techniques et financiers tels que la Banque mondiale, qui a mobilisé plus de cent millions de dollars pour l’agrobusiness et le tourisme. Cet appui se justifie notamment par le potentiel de croissance en termes de marchés à l’export, de la capacité à attirer des investissements privés, de la création de valeur ajoutée, ainsi que des synergies avec d’autres filières soutenues, telles que les huiles essentielles.
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