Olivier Jean-Baptiste, ministre de l'énergie et des hydrocarbures |
Un souci de taille. Des projets ont été lancés, mais un vaste chantier reste à réaliser. Les défis qui attendent le pays sont multiples, notamment dans le domaine de l’énergie où les énergies fossiles dominent encore le circuit de distribution de l’électricité. Le principal problème en termes d’énergie pour la Grande île tourne autour de la dépendance au fuel. Un constat partagé par les analystes et pris au sérieux, bien que difficile à nier, compte tenu des faits. « Les problèmes liés au fuel ont mis à terre notre société d’État, la Jirama. Elle peine encore à se relever », confie Solo Andriamanampisoa, ancien ministre de l’Énergie lors de sa passation de service avec Olivier Jean-Baptiste hier dans les bureaux du MEH à Ampandrianomby.
Ainsi, l’État envisage de tracer sa voie avec les énergies vertes pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et anticiper les besoins d’une population grandissante. Selon les dernières statistiques, le pays compte six millions de ménages, avec une population urbaine représentant 20% de la population totale.
Néanmoins, le problème ne réside pas là, du moins pas à court terme. Actuellement, la variation annuelle de la population atteint 2,1%. « Tous les trente ans en moyenne, la population malgache double de volume. Nous devons ainsi fournir suffisamment d’énergie à la postérité. Nous n’attendrons pas que la population atteigne les cinquante millions pour mettre en place des infrastructures adéquates », explique Olivier Jean-Baptiste, ministre de l’Énergie. Ainsi, pour cette année, l’on mise sur la construction de soixante-dix-huit centrales solaires ou hybrides dans plusieurs districts de la Grande île. On compte également se tourner vers l’utilisation positive des hydrocarbures pour protéger l’environnement et ajouter aux principaux moyens de production énergétiques du pays. Il s’agit, entre autres, de l’utilisation du Gaz pétrole liquéfié (GPL) sous forme butane. L’utilisation de celui-ci est bien en dessous de la moyenne pour les pays africains. « Nous savons tous que nous effectuons une transition vers les énergies propres, comme le gaz butane. Nous avons pour projet d’augmenter de 10 à 20% sa consommation ». La Grande île ne consomme en effet que 14 000 tonnes de ce gaz, soit une moyenne de 0,4 kilo par habitant par an, contre près de 20 kilos par habitant par an pour des pays comme la Côte d’Ivoire. Toutefois, une telle aspiration nécessite la mobilisation et la mise en place d’infrastructures conséquentes, notamment en termes de transport et de stockage du GPL.
Itamara Randriamamonjy