Lors du lancement du projet «Mahay» concernant l’éducation inclusive de toutes personnes présentant un handicap, ce vendredi au Carlton, par CBM. |
L’éducation inclusive n’est pas encore atteinte. Des milliers d’enfants handicapés se trouvent en dehors des écoles.
L’éducation inclusive est encore une tâche de longue haleine. De plus, les enfants et jeunes en situation de handicap augmentent. En outre, les techniques et le personnel indispensable pour l’activité de prise en charge devraient être améliorés. Le dernier bilan du Fonds des Nations unies pour l’enfance, sorti en 2023 est inquiétant puisque près de la moitié des enfants et jeunes handicapés se trouvent en dehors des écoles. « Seuls 44,5 % des enfants handicapés sont inscrits dans les écoles. Ce qui signifie que plus de 56 % de ces enfants sont toujours privés d’éducation à Madagascar», selon ce bilan de l’Unicef.
Ce bilan mentionne qu’outre la situation de handicap des enfants et adolescents, plusieurs autres facteurs influent sur leur scolarisation. Ce sont, entre autres, le sexe et le niveau d’études du chef de ménage. L’enquête révèle que les interviewés issus de ménages dirigés par des femmes ont plus de chances d’être inscrits à l’école que ceux issus de ménages dirigés par des hommes. « Dans 45,8% des cas, les enfants handicapés interviewés issus de ménages dirigés par des femmes étaient scolarisés tandis que cette proportion est de 43,08% dans les ménages dirigés par les hommes». Par ailleurs, sur le niveau d’étude du chef de ménage, les données ont révélé que plus le niveau d’étude du chef de ménage est élevé, plus l’enfant/adolescent handicapé a de chances d’être scolarisé. En effet, 52,63% des ménages dont le chef de ménage a un niveau d’étude supérieur ont leurs enfants scolarisés contre 48,17% des ménages dont le chef est moins scolarisé.
Acteur de développement
C’est également pour remédier à cela que le programme « global disability inclusion » du CBM est lancé. La troisième phase de ce programme surtout le projet « Mahay » a pris son élan, depuis ce vendredi au Carlton. Cet organisme international se joint également à l’Unicef dans cette tâche afin d’augmenter le taux de scolarisation de ces enfants handicapés, et également à réduire leurs difficultés.
Le projet « Mahay » consiste à mettre en place une norme d’enseignement pour ces enfants en matière de formation et également des infrastructures afin d’offrir une éducation de qualité pour ces enfants qui ne peuvent pas pleinement jouir de leurs facultés physiques ou mentales.
« Pour cette troisième phase du projet qui durera jusqu’en 2026, nous envisageons d’inscrire des milliers d’enfants à l’école. Nous travaillons avec des écoles du FJKM, FLM et des écoles publiques pour intégrer ces enfants », explique Satry Ramaroson, le directeur pays du CBM. Parmi les stratégies, figurent les formations des enseignants pour mieux prendre en main ces enfants différents et le renouvellement des infrastructures pour qu’elles soient adéquates et répondant aux besoins. Il faut aussi travailler sur l’accroissement de l’endurance de ces enfants à rester à l’école en raison de leurs difficultés.
Pour cette troisième phase, le projet va se lancer dans la région Analamanga, Alaotra-Mangoro, Vakinankaratra et Atsinanana avec une centaine d’écoles partenaires. Le ministère de l’Éducation nationale (MEN) appuie effectivement le CBM pour atteindre cet objectif afin que ces enfants puissent être des acteurs de développement, et aussi pour éviter que ces enfants soient des fardeaux pour leurs familles.
« Quand on observe les enfants handicapés qui ont déjà joui de leur droit à l’éducation, on remarque qu’ils sont devenus autonomes et pourraient être des acteurs économiques après avoir suivi des formations correspondant à leurs besoins et leurs désirs », évoque le directeur de l’éducation non-formelle le auprès du MEN, Serge Dieu Donné Mamba.
Miora Raharisolo