ÉDUCATION  - Des abandons scolaires signalés

Le directeur de l’EPP Andohatapenaka Daudet Patrice Rafanomezantsoa (d) annonce un taux d’abandon de 10% en 2023.

Alerte. Il est évident que l’abandon scolaire constitue un problème sérieux dans certaines régions, et il est important de trouver des solutions durables pour remédier à cette situation. Les raisons évoquées, telles que les difficultés climatiques persistantes, les besoins économiques des familles, et les conséquences des inondations et des cyclones, mettent en lumière les défis auxquels les enfants, les parents et les écoles sont confrontés. Les statistiques annoncent une augmentation progressive du taux d’abandon selon les régions, notamment dans les classes intermédiaires comme chez les neuvièmes et les huitièmes. 

Ce fléau touche aussi bien les passants que les redoublants. Le directeur de l’École primaire publique (EPP) située à Andohatapenaka s’inquiète, car 10% de ses élèves quittent les bancs de l’école. Une EPP dans la région de Vakinankaratra crain t également le pire. « Nous commençons à nous inquiéter puisque la redoutée période d’abandon scolaire commence. Pour le moment, seulement près de cinq élèves rencontrent cette difficulté dans notre établissement, mais cela pourrait s’empirer dans les mois à venir », explique Lanto Rakotoarisoa, une directrice d’une EPP dans une zone rurale de Vakinankaratra. Du mois de janvier au mois de mars, c’est la période de soudure pour des ménages. Et les temps sont durs. 

Inflation

Les enfants en sont les premières victimes. « Les aînés doivent aider les parents dans des tâches ménagères, comme veiller sur leurs cadets quand les grands essaient de gagner de l’argent », rapporte le directeur de l’EPP d’Andohatapenaka, Daudet Patrice Rafanomezantsoa. En période de pluie, la montée des eaux trempe tous les cahiers, et les familles n’ont pas les moyens de les remplacer. « Nous sommes dans les bas quartiers de la ville, pendant les fortes pluies, nos enfants restent à la maison pour leur sécurité », continue d’expliquer le directeur de l’EPP d’Andohatapenaka.

« L’année dernière, je ne me plaignais pas, mais cette année, je ne peux plus garantir la fin de l’année scolaire pour mes enfants », ajoute Nadia Rafaniriniaina, une mère de deux enfants, habitant à Maritampona, Betafo. Ses enfants risquent d’abandonner l’école pour cette année scolaire 2023-2024. L’autre étant en classe de neuvième et l’une en onzième. Elle est veuve et commence à ne plus parvenir à satisfaire les besoins relatifs à l’éducation de ses enfants. L’année scolaire 2022-2023 était déjà dure pour elle, mais cette fois elle dit ne pas pouvoir y arriver. En revanche, il est encourageant de voir que certaines écoles prennent des mesures, comme la mise en place de cantines scolaires pendant la période hivernale. Cependant, il est nécessaire de rechercher des solutions pérennes à long terme pour lutter contre l’abandon scolaire.

Il est crucial que la communauté éducative, les autorités locales, et les parents travaillent ensemble pour trouver des solutions adaptées à la situation spécifique de chaque région. La sensibilisation aux conséquences de l’abandon scolaire sur le développement individuel et communautaire pourrait également jouer un rôle clé.

En fin de compte, la collaboration entre partie prenante accompagnée de politiques gouvernementales adaptées, est essentielle pour surmonter ces défis et garantir un accès éducatif équitable pour tous.

Miora Raharisolo 

 

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