Coût bas

Il fallait y penser. Les producteurs de vanille regroupés en coopératives peuvent désormais exporter leurs produits sans passer par les  acheteurs et les exportateurs agréés. Voilà un changement révolutionnaire qui pourrait changer beaucoup de choses dans l’univers de la vanille. Une alternative possible grâce à l’adoption de la loi sur les sociétés coopératives.

Le marché de la vanille a été secoué ces derniers temps  par des ignobles manipulations qui ont fini par une descente aux enfers de l’or vert. L’État avait fixé un prix plancher pour la vanille verte et un autre pour la vanille préparée après avoir constaté que la valeur marchande du produit commençait à dégringoler. Des politiciens ont alors manipulé les exportateurs réclamant l’abandon d’un monopole qui n’existait pas, étant donné que le nombre d’agréments octroyés était assez important. Certains pays étrangers s’en sont également mêlés.  Des producteurs leur ont emboîté le pas et ont demandé à l’État de libéraliser le secteur. Ce qui fut fait. Mais mal leur en prit puisque les exportateurs voulaient acheter leurs produits à vil prix. Le kilo de la vanille était tombé à un niveau jamais atteint dans les annales. À 3 000 ariary le kilo, on ne trouvait pas encore preneur.

Se sentant floués, les producteurs ont de nouveau fait appel à l’aide de l’État pour sauver la vanille. Les politiciens ayant réclamé la libéralisation du marché ont disparu. Comme il s’agit d’un produit important pour l’économie et les recettes en devises, l’État a toujours essayé de le protéger et surtout de soutenir les producteurs. Beaucoup d’efforts ont été consentis pour tenter de redresser une situation devenue compliquée. Plusieurs descentes ont été effectuées par le président  de la République et des membres du gouvernement pour trouver, avec les producteurs, des solutions. Mais les mesures prises en commun ont été contestées dans les jours qui suivaient.

Pour plus d’indépendance et pour éviter les intermédiaires, les producteurs regroupés au sein d’une coopérative s’occuperont désormais de l’exportation de leurs produits. Ce qui est après tout plus juste et bénéfique sur tous les plans pour eux. Fini les coups bas et les coûts bas. Reste à trouver des clients à l’étranger. C’est une autre paire de manche.

Sylvain Ranjalahy

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