Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’économie bleue, a détaillé hier à Ampandrianomby les ventilations du fonds européens d’appui sectoriel à la pêche et ses déclinaisons.
Jouer à fond la carte de la transparence. C’était la posture adoptée hier à Ampandrianomby par Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’économie bleue. Où il a présenté en détails, les affectations de la première tranche du fonds d’appui sectoriel de l’Union européenne, UE, dans le cadre du renouvellement des Protocoles de pêches. Ce, devant Isabelle Delattre Burger, ambassadeur de la Délégation de l’UE auprès de Madagascar et des Comores.
D’un montant de 1,1 million d’euro par an, de 2023 à 2026, ce soutien financier, selon les explications de Paubert Mahatante, a permis d’apporter de nombreuses améliorations dans les diverses branches de la filière.
Le secteur pêche a bénéficié de 192 977 euros, l’aquaculture de 196 076 euros, la promotion de l’économie bleue 49 117 euros, la planification spatiale maritime 39 9OO euros, les études statistiques-planification et l’observatoire de l’Intoxication par consommation d’animaux marins, ICAM, a obtenu 110 983 euros, le contrôle sanitaire pour 180 930 euros, la bonne gouvernance 67 OO3 euros, l’Agence malgache de la pêche et de l’aquaculture, APMA, a eu 22 000 euros, 825 00O euros ont été consacrés à la surveillance et au contrôle des pêches et 10 000 euros ont été alloués dans l’approche avec les autres entités collaboratrices comme l’Agence portuaire, maritime et fluviale, APMF.
Confiance
Pour ce qui est des redevances des armateurs européens et de l’UE, 12 880 000 euros en tout, soit une hausse de 44% par rapport au précédent accord, Isabelle Delattre Burger a souligné « que la campagne thonière commence, il faudra attendre plus tard pour cela». Mais Madagascar a déjà reçu 86 000 euros au titre des taxes environnementales, à raison de 2,5 euros par tonne. 200 000 euros sont attendus cette année sur ce volet. Le tonnage de référence pour les bateaux européens a été fixé à 14 000 tonnes.
Dans la foulée, Paubert Mahatante cite des projets à venir. Comme l’école de la pêche à installer à Faux-Cap dans l’extrême Sud du pays. « Les pêcheurs sont plus résilients dans ces régions où sévit la malnutrition. D’autres établissements du même type vont être ouverts à travers le pays ».
Une occasion aussi pour lui de défendre son bilan. « Avant la création de ce ministère, nous n’avons eu que deux navires de surveillance. Nous en avons vingt-trois aujourd’hui. Avec un milliard d’ariary pour acheter du carburant. Tout cela grâce à la confiance des partenaires techniques et financiers. Madagascar est parmi les trois premiers pays éligibles à la Fisheries Transparency Initiative, FiTi. Nous sommes engagés à lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, ou pêche INN ».
L’objectif de Madagascar et l’UE consiste à trouver un équilibre entre l’accès aux ressources pour les européens tout en aidant à les préserver. D’où cet appui sectoriel qui était de 700 000 euros auparavant. Paubert Mahatante espère qu’avec tous les modules en place, la pêche traditionnelle qui représente 65 à 67% de l’ensemble se mue peu à peu en pêche artisanale avec des moyens techniques plus développés, une maîtrise accrue des chaînes de valeurs avec, au bout, des produits de bonne qualité.
Eric Ranjalahy